Pour Frace24, selon des sources proches de l’ex-président Michel Kafando, ce dernier aurait été placé vendredi en « résidence surveillée ». Les putschistes annoncent de leur côté sa « libération ».
Séquestré au palais présidentiel jeudi, le président de la transition Michel Kafando serait désormais en « résidence surveillée », selon l’ancien président du parlement de transition burkinabé Chériff Sy, interrogé vendredi 18 septembre par France 24. Une information qui diffère quelque peu du communiqué émis par les putschistes, qui ont annoncé avoir libéré le président démis. Le Premier ministre Isaac Zida serait, lui, toujours détenu.
Dans un tweet, l’ambassadeur de France au Burkina, Gilles Thibaut, a affirmé que Michel Kafando « allait bien », après lui avoir rendu visite. Il a précisé que ce dernier avait été « libéré grâce à la communauté internationale ».
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« Le président est séquestré, actuellement ils l’ont mis en résidence surveillée à son domicile. Isaac Zida est toujours détenu au palais présidentiel par les éléments du RSP [Régiment de sécurité présidentielle, la garde présidentielle]. Il y est détenu par son aide de camp et un élément de sécurité », a précisé Chériff Sy.
Selon Rfi , le général Diendéré, le chef des putschistes a annoncé deux choses. D’abord, la libération de l’ensemble des ministres de l’exécutif à l’exception du colonel Zida. Ce dernier a été placé « en résidence surveillée ». Puis il a affirmé que le président de transition Michel Kafando avait été libéré. « Il est libre et en bonne santé », a assuré le chef des putschistes.
Pourtant, l’information de sa libération est contredite par Chérif Sy, le président du Parlement de transition. Selon lui, Michel Kafando a reçu le même traitement que le colonel Zida. Il aurait, lui aussi, été placé en résidence surveillée.
Dans un texte qui a été lu par un militaire, ce vendredi matin, sur les antennes de la RTB, les putschistes affirment qu’ils ont rencontré une délégation de la médiation internationale. Cette rencontre a eu lieu à la demande du groupe international de soutien à la transition.
Situation nationale
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Les échanges, selon la déclaration des putschistes lue à la télévision, ont porté sur la situation nationale consécutive à l’avènement du CND, le Conseil national pour la démocratie. « En signe d’apaisement et dans l’intérêt général, le CND a décidé de libérer le président de la transition Michel Kafando » ainsi que les ministres qui étaient détenus.
Enfin, ce texte annonce l’établissement de contacts avec toutes les composantes nationales en vue « d’engager le dialogue pour une sortie de crise consensuelle et durable.» Les putschistes déclarent aussi accepter le principe de la médiation et réaffirment « leur attachement à ne pas s’éterniser au pouvoir. » Par ailleurs, le CND ont annoncé la réouverture des frontières terrestres et aériennes du pays.
Le Balai citoyen insatisfait
Mais pour Guy Hervé Kam, porte-parole du Balai citoyen, ce n’est pas une libération effective : « Nous demandons que le président Kafando ait une liberté totale de ses mouvements et qu’il soit réinstallé dans ses fonctions de président de la République. C’est seulement à ce moment là que nous considérerons que le président est libéré. Il ne sert à rien de le retirer du cachot et de le ramener dans sa villa présidentielle sous bonne escorte du régiment présidentiel et de dire qu’il est libéré. Le président Kafando, pour le moment, n’est pas encore libre ».
Guy Hervé Kam affirme également que les informations du CND ne sont pas exactes. « J’ai échangé avec la famille du ministre Bagoro qui m’a dit que le ministre Bagoro n’était toujours pas libre. Ils n’ont toujours pas de ses nouvelles, alors qu’ils ont déclaré à la télévision qu’il était libre. Ce n’est pas exact, ce n’est pas vrai. »
Appel à la mobilisation contre « les terroristes »
Le Balai citoyen a d’ailleurs appelé à se rendre à l’aéroport pour accueillir la médiation de la Cédéao menée par le président en exercice de l’organisation ouest-africaine et chef d’Etat sénégalais Macky Sall, pour « rappeler à la médiation qu’on ne discute pas avec les terroristes. » Le chef d’Etat sénégalais est accompagné de son homologue béninois Boni Yayi, désigné médiateur de la Cédéao au Burkina juste avant le coup d’Etat.
Il faut noter que les déclarations du CND interviennent, en effet, au moment où cette médiation est attendue à Ouagadougou. Si la mobilisation se prépare dans la capitale, à l’intérieur du pays, où le RSP n’est pas présent, elle n’a pas cessé depuis deux jours.
Le Balai citoyen n’est pas le seul à vouloir mobiliser la population. Des représentants de la société civile burkinabè exigent le départ des militaires putschistes et affirment préparer un « front commun de résistance ».
Sources France24 / Rfi
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