Après un an de crise politique et plusieurs plaintes reçues, la Cour pénale internationale a décidé de se pencher sur les crimes commis dans le pays. Le Burundi est un État partie au Statut de Rome, ce qui signifie que la CPI peut exercer sa compétence à l’égard d’actes de génocide, de crimes contre l’humanité ou de crimes de guerre commis au Burundi, ou par des ressortissants burundais.
Pour savoir si de tels crimes ont été commis, la procureure de la Cour pénale internationale, Fatou Bensouda, a annoncé l’ouverture d’un examen préliminaire, l’étape préalable à une enquête. Cela fait suite à une série de plaintes déposées depuis un an contre le gouvernement, les services de sécurité et le président Nkurunziza. Le mois dernier, trois avocats ont déposé une plainte au nom d’une soixantaine de familles victimes d’exécutions extra-judiciaires
Le procureur général du Burundi avait ignoré cette procédure avant d’être lui-même l’objet d’une plainte pour « entrave à la justice ». Ces familles, tout comme l’ONG Human Rights Watch, accusent Valentin Bagorikunda de passer sous silence les crimes commis par l’Etat burundais. L’absence de volonté de mener des enquêtes crédibles de la part des autorités est un critère pour saisir la CPI.
Fatou Bensouda revient sur ce qui l’a poussé à prendre cette décision. « Mon bureau a reçu et étudié des communications et des rapports concernant des cas de meurtres, d’emprisonnements, d’actes de torture, de viols, et autres formes de violence sexuelle, ainsi que des cas de disparitions forcées. Étant donné que tous ces actes semblent relever de la compétence de la CPI, j’ai décidé d’entamer un examen préliminaire de la situation au Burundi depuis avril 2015 », explique la procureure de la CPI.