La phase opérationnelle du Projet de gestion des déchets solides urbains (PGDSU) sera marquée par l’acquisition d’équipements de pré-collecte et de collecte, la réalisation d’infrastructures d’élimination des déchets solides, conformément aux bonnes pratiques environnementales, dans les localités ciblées.
On a beaucoup parlé des centres d’enfouissement technique dans le passé, aujourd’hui l’Etat du Sénégal est à l’ère des centres intégré ;de valorisation des déchets (CIVD).
C’est ainsi qu’il à été retenu, dans le cadre du projet de gestion des déchets solides urbains, la création de trois(03) Centres intégrés de Valorisation des Déchets (CIVD), de trois (03) Centres de Regroupement et de Commercialisation des déchets (CRC) et de Points de regroupement normalisé (PRN) dans les communes de Tivaouane, Touba, Kaolack et Dakar.
Ce sont des infrastructures qui vont permettre d’accueillir les déchets, de les trier, de récupérer la partie valorisable et de les orienter vers des filières de valorisation. Autour de ces centres, il sera installé des unités de production d’énergie renouvelable. Ces unités vont également produire du compost (amendement organique utile à l’enrichissement des sols).
Le Point de Regroupement Normalisé (PRN) installé dans les quartiers permet d’accueillir les déchets provenant de la pré-collecte et de l’apport volontaire et de faire un tri primaire.
En effet, les points de regroupement normalisés constituent une réponse au besoin de prise en charge de la pré-collecte assurée par les véhicules à traction animale (charrettes) ou les tricycles. Il servira de site de rupture de charge. Ces installations permettront d’enrayer la prolifération des dépôts sauvages et réduiront les coûts de collecte et de transport.
La forte teneur en éléments fins (sable, petits cailloux) des déchets solides, révélée par l’étude de caractérisation des ordures ménagères et assimilées, a justifié l’intégration au niveau des PRN d’un dispositif de tamisage. Ce tamisage permet une optimisation du coût du transport de même qu’une augmentation de la durée de vie des casiers de stockage des déchets ultimes
Afin de favoriser, le développement d’une économie locale la mise en place du PRN polarisateur appelé centre de regroupement et de commercialisation s’avère nécessaire. Celui-ci intègre une fonction commerciale et abrite des locaux à usage de bureaux ainsi qu’un espace de chargement, déchargement et mise en balle des produits issus du tri et destinés à la commercialisation.
Les rébus du tri primaire effectué au niveau des PRN doivent être transportés au niveau du Centre Intégré de Valorisation des Déchets (CIVD).
Le dernier maillon de la chaîne de traitement des déchets et non le moins important est le CIVD.
Le CIVD est une installation classée qui accueille uniquement les déchets ménagers et assimilés.
Le processus de tri devra permettre que les déchets entrants soient triés puis évacués vers les filières de recyclage ou de valorisation. Les refus de tri (résidus générés par le processus de tri) partent en enfouissement pour élimination.
En effet, les déchets arrivent sur la chaîne de tri mélangés et en vrac
.un « pré-trieur » enlève tous les déchets volumineux de carton et matières non recyclables (refus de tri);
.les déchets devront passer dans un crible (Trommel) qui a pour fonction de séparer la matière suivant la granulométrie;
.des trieurs récupèrent les produits valorisables sur une bande transporteuse ;
.les matériaux récupérés sont transportés vers une zone de stockage en vue de leur valorisation;
les matières fines et celles organiques vont être acheminées sur la plateforme de compostage aménagée dans le périmètre du CIVD.
Le Centre de Tri sera aménagé dans un hangar fermé pour éviter tout envol et permettre aux récupérateurs de travailler dans des bonnes conditions sanitaires et humaines.
La plateforme de compostage sera aménagée et exploitée selon un procédé qui transforme les déchets organiques en amendement organique adapté aux besoins des marchés ciblés.
De même, il est prévu d’installer une unité de prétraitement des matières plastiques de même qu’une unité de fabrication de combustibles à partir des déchets solides.
Quant au CET, il permet l’élimination du flux de déchets ultimes provenant du Centre de tri, dans des conditions respectueuses de l’environnement. Les déchets ultimes seront déversés dans les casiers creusés dans le sol et imperméabilisés par une géo-membrane et une couche argileuse présentant les mêmes propriétés (ou toute variante). Aussi, des aménagements seront prévus pour la gestion des lixiviats et du biogaz, la collecte des eaux de ruissellement et la minimisation de l’envol et des odeurs. Ces mesures permettront de veiller à la protection du sous-sol et de l’air contre toute forme de pollution. Il y sera aménagé des ouvrages annexes (clôture, bureau, atelier) et des voies d’accès et de stationnement.
Le pôle de compétences, installé au sein du CIVD est constitué de salles de cours et de parcours pédagogique.
Les CIVD auront une vocation structurante et une portée intercommunale, vu que leurs capacités (plus de 500 tonnes /jour) dépassent largement les besoins d’une seule commune et leur rentabilité nécessitent des quantités importantes de déchets.
Le CIVD (CT, CET, Aire de valorisation), le CTT et les PRN constituent un ensemble. Il est impossible de procéder à l’implantation d’une de ces infrastructures sans les autres. Elles s’inscrivent dans une dynamique cohérente pour la mise en place d’un système efficace et efficient de gestion des déchets.
A ce jour, l’image que les populations se font de ce que serait un CIVD ou les futurs PRN dans les quartiers est encore très floue.
Ainsi du 18 Août au 02 Sept 2015, une dizaine de rencontres ont été organisé dans chacune des communes avec l’appui des différents acteurs de la gestion des déchets pour échanger avec les populations.
Auparavant, il s’est tenu, du 04 au 07 Août 2015, une visite d’imprégnation au Maroc sous la conduite de Monsieur Abdoulaye DIOUF SARR, Ministre de la Gouvernance, du Développement et de l’Aménagement du Territoire.
Cette visite a enregistré la participation des élus, des acteurs communautaires et des chefs de service régional de l’environnement des villes bénéficiaires du Projet de gestion durable des déchets solides urbains (PGDSU) et des Représentants des Khalifes généraux de Touba, Tivaouane et Médina Baye Niass afin de s’inspirer de l’expérience réussie au Maroc, dans la gestion des déchets solides.
Ces efforts de communication ont permis aux populations, aux élus, aux services techniques déconcentrés aux autorités religieuses et coutumières de comprendre le projet et de mieux se l’approprier.
