Une importante délégation de chef d’état de la CEDEAO était ce jeudi à Bamako pour une sortie de la crise qui secoue le pays. Cinq chefs d’États de la sous région ( Nigeria, Niger, Côte d’Ivoire, Ghana et Sénégal ) étaient au Mali pour tenter de trouver un accord entre le président Ibrahim Boubacar Keita, dit IBK, et les protestataires qui exigent son départ. Les cinq chefs d’Etat de la CEDEAO arrivés ce jeudi 23 juillet à Bamako ont mesuré, de visu, la fracture béante entre le président Ibrahima Boubacar Keïta et le mouvement M5 RFP constitué d’un regroupement hétéroclites d’anciens ministres, de politiciens, de sympathisants islamistes. Bref, de toutes les catégories socio-politiques de maliens. Le mouvement a réitéré sa demande de démission du président IBK appelant “leurs excellences, les chefs d’Etat, à s’incliner sur la mémoire des 23 victimes” des dernières manifestations. Les premières informations laissent comprendre que «les lignes n’ont pas bougé» entre les différentes parties. A sa sortie d’audience avec la délégation de la CEDEAO, l’Imam Mahmoud Dicko a indiqué que “les lignes n’ont pas bougé”, ajoutant avec un sourire stratège “pour le moment”. Les membres du M5 n’ont pas refusé de dialoguer, a-t-il encore précisé, mais, martèle-t-il, “nul ne peut venir leur imposer ses solutions”. Le parrain du mouvement du 5 juin a exprimé son insatisfaction des recommandations faites par la délégation des chefs d’État africains. Un sommet extraordinaire de l’Afrique de l’Ouest se tiendra par visioconférence lundi 27 juillet, a annoncé jeudi soir le président en exercice de la Cédéao, Mahamadou Issoufou. Annonce qui intervient à l’issue d’une journée de pourparlers à Bamako qui n’ont pas résolu la crise que traverse le Mali depuis juin. Des «mesures fortes pour accompagner le Mali» seront prises lors de ce rendez-vous, a précisé le chef de l’Etat nigérien.