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Sénégal : Remaniement ministériel du 6 septembre 2025, Ousmane Sonko reconduit à la Primature avec une équipe largement remodelée

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Le président de la République a dévoilé, ce samedi 6 septembre 2025, la composition du nouveau gouvernement, toujours dirigé par le Premier ministre Ousmane Sonko. Ce remaniement majeur, intervenu plus d’un an après la mise en place de la première équipe gouvernementale (avril 2024), apporte des changements notables à la structure de l’Exécutif et traduit de nouvelles orientations politiques et sectorielles.

Des portefeuilles stratégiques redistribués

Plusieurs ministères-clés ont changé de mains, à commencer par la Justice, désormais confiée à Yassine Fall, qui était jusque-là ministre de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères. Elle succède ainsi à Ousmane Diagne, écarté de la nouvelle équipe.
Le ministère de l’Intégration africaine, des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur est désormais dirigé par Cheikh Niang, un choix qui marque une volonté d’accorder plus de place à la diplomatie et à la gestion de la diaspora dans les priorités gouvernementales.

Autre changement marquant : le portefeuille de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation passe à Daouda Ngom, ancien ministre de l’Environnement. Ce dernier cède sa place à El Hadj Abdourahmane Diouf, qui devient ministre de l’Environnement et de la Transition écologique.

Le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique est également confié à une nouvelle figure, Mouhamadou Bamba Cissé, en remplacement du général Jean Baptiste Tine.

Maintiens et confirmations

Certains ministres gardent leurs portefeuilles, signe d’une continuité dans des secteurs jugés stratégiques. C’est le cas de Birame Souleye Diop (Énergie, Pétrole et Mines), Cheikh Diba (Finances et Budget), Alioune Sall (Communication, Télécommunications et Numérique), Moustapha Mamba Guirassy (Éducation nationale), Mabouba Diagne (Agriculture et Souveraineté alimentaire) et Serigne Guèye Diop (Industrie et Commerce).

Restructurations institutionnelles

Ce gouvernement se distingue également par une réorganisation de certains ministères :

Le portefeuille du Travail a été fusionné avec celui de la Fonction publique et de la Réforme de l’État, confié à Olivier Boucal.

Les Infrastructures sont désormais dissociées des Transports : elles reviennent à Déthié Fall, tandis que Yankhoba Diémé conserve les Transports terrestres et aériens.

Le ministère de la Culture s’élargit au Tourisme et à l’Artisanat, attribué à Amadou Ba, avec un secrétaire d’État, Bakary Sarr, chargé de la Culture, des Industries créatives et du Patrimoine historique.

Une présence accrue des femmes

Le nouveau gouvernement compte plusieurs femmes à des postes de responsabilité :

Yassine Fall (Justice),

Maïmouna Dièye (Famille, Action sociale et Solidarité),

Fatou Diouf (Pêches et Économie maritime),

Khady Diène Gaye (Jeunesse et Sports),

Marie Rose Khady Fatou Faye, secrétaire d’État auprès du Premier ministre et porte-parole du gouvernement.

Cette représentation féminine renforcée traduit une volonté d’ancrer davantage la parité et de promouvoir une gouvernance inclusive.

Une équipe élargie avec cinq secrétaires d’État

Comme en 2024, l’architecture gouvernementale conserve des secrétariats d’État, mais avec une redéfinition des attributions :

Amadou Chérif Diouf (Sénégalais de l’extérieur),

Alpha Ba (Coopératives et encadrement paysan),

Momath Ndao (Logement),

Ibrahima Thiam (PME et PMI),

Bakary Sarr (Culture et industries créatives).

À noter l’entrée remarquée de Marie Rose Khady Fatou Faye comme secrétaire d’État auprès du Premier ministre et nouvelle porte-parole du gouvernement.

Un remaniement à forte portée politique

Au-delà des ajustements techniques, ce remaniement est interprété comme un signal politique. Le maintien d’Ousmane Sonko à la tête de la Primature confirme la confiance du président dans son chef de gouvernement, tandis que les nouvelles nominations traduisent un équilibre entre continuité, ouverture et repositionnement stratégique.

Dans un contexte marqué par les attentes sociales, la nécessité d’accélérer les réformes économiques et les défis sécuritaires, cette équipe renouvelée sera scrutée de près. Elle devra démontrer sa capacité à traduire la vision des autorités en résultats concrets pour les populations.