Les habitants de Touba sont confrontés à une situation préoccupante au sein du service d’état civil local, caractérisée par d’interminables délais de traitement des demandes, allant jusqu’à un mois pour obtenir des documents pourtant essentiels tels que les extraits de naissance. Cette lenteur administrative, inédite dans le reste du pays, suscite des interrogations et des frustrations croissantes au sein de la population.
Le maire de Touba, malgré ses assurances d’une modernisation et d’une décentralisation effectives du service d’état civil lors d’une interview post-Magal sur RFM Mbacke, semble être au cœur du dysfonctionnement. Les témoignages recueillis dépeignent un tableau de promesses non tenues et d’initiatives bloquées, malgré la disponibilité des ressources matérielles et humaines nécessaires pour une transformation positive du service.
Des efforts significatifs ont été réalisés par divers acteurs : la direction de l’état civil a fourni plus de dix ordinateurs et organisé plusieurs sessions de formation pour les officiers et agents. Le président du tribunal de Mbacke et le Procureur de la République de Diourbel ont même initié un atelier de renforcement de capacités, démontrant un engagement solide en faveur de l’amélioration du service. Cependant, ces efforts semblent être entravés par un manque de volonté administrative au plus haut niveau de la municipalité.
Le conflit ouvert entre le Président de la commission d’état civil, Serigne Bamba Fall, et le maire expose des failles dans la gouvernance locale, aggravées par une communication déficiente et une marginalisation des compétences au profit de figures moins qualifiées. Ce climat interne tendu contribue à l’immobilisme qui paralyse le service, laissant les citoyens en attente et les agents débordés, malgré leur dévouement.
Le cas de Touba est d’autant plus préoccupant qu’il représente le plus grand centre d’état civil du Sénégal, avec plus de mille registres à traiter annuellement. La modernisation par l’informatisation, réussie dans des communes voisines moins dotées financièrement, demeure un défi insurmontable à Touba sans une mobilisation conséquente des ressources humaines, matérielles, et financières.
La situation critique du service d’état civil de Touba Mosquée appelle à une intervention urgente pour briser le cycle de l’inaction. L’implication des autorités supérieures, une meilleure collaboration entre les élus locaux et une réelle volonté de mettre à profit les ressources disponibles sont indispensables pour redresser la barre. Les citoyens de Touba méritent un service d’état civil efficace, à la hauteur de l’importance de cette ville sainte dans le cœur des Sénégalais.
La question demeure : qui prendra les mesures nécessaires pour sauver le service d’état civil de Touba ? La réponse à cette interrogation est cruciale non seulement pour les habitants immédiats de la commune mais aussi pour l’ensemble du pays, témoignant de la capacité de la nation à garantir des services publics fondamentaux à ses citoyens.
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