Excellence Monsieur le Président de la République,
Mesdames, Messieurs les Ministres,
Excellences Mesdames, Messieurs les Ambassadeurs
Mesdames, Messieurs,
Chers invités
C’est pour moi un honneur et un plaisir de me retrouver parmi la famille diplomatique pour partager avec vous la trajectoire de développement du Sénégal traduite dans le Plan Sénégal Emergent (PSE) initiée par Monsieur le Président de la République, son Excellence Macky SALL.
Vous me permettrez tout d’abord de rappeler que l’avènement du magistère de Monsieur le Président de la République s’est opéré dans un contexte difficile, marqué au plan international par la crise de la dette en Europe, le ralentissement de l’activité aux Etats-Unis et dans les grands pays émergents ainsi que l’instabilité politico-institutionnelle dans la sous-région.
une croissance économique de 1,7% en 2011 inférieure à la croissance démographique (2,8%) ;
un déficit public de 6,7% ;
une inflation de 3,4% ;
une progression rapide de l’encours de la dette de 20% du PIB en 2006 à 40% du PIB au 31 mars 2012 et un service de la dette insoutenable en raison de la part importante des maturités courtes ;
des arriérés de paiement intérieurs de 150 milliards de FCFA dus aux entreprises ;
une Position Nette du Gouvernement (PNG) caractérisée par un excédent de dettes de 166 milliards de FCFA.
C’est dans le contexte d’un pays confronté à une croissance économique faible, des tensions de trésorerie et une forte demande sociale que les nouvelles priorités du Chef de l’Etat nouvellement élu devaient être satisfaites :
appui au monde rural ;
réduction du prix des denrées de première nécessité ;
réduction du train de vie de l’Etat ;
augmentation de la compensation tarifaire électrique pour éviter une hausse des tarifs.
Cette conciliation a été réussie dès la première année 2012 avec une croissance économique de 4,4%, un déficit public ramené à 5,8%, une inflation de 1,4% et l’amorce du reprofilage de la dette publique.
Le démarrage sous de meilleures auspices de la deuxième alternance démocratique a été rendu possible grâce à la hausse des investissements en privilégiant l’agriculture, les infrastructures et l’énergie et à la réduction du train de vie de l’Etat en éliminant les dépenses insuffisamment productives avec notamment la modulation de crédits de fonctionnement, la suppression de directions et d’agences et la rationalisation des dépenses permanentes (téléphone) .
Conscients que les mesures de court terme ne suffisent pas pour améliorer sensiblement les conditions de vie des populations, le Président Macky SALL a lancé la réflexion pour doter notre pays d’une stratégie de développement économique et social de premier plan.
Cette réflexion a donné naissance au Plan Sénégal Emergent (PSE), une nouvelle stratégie qui tire les leçons du passé.
Le PSE a pour objectif de fixer le cap, préciser la méthode, et créer la dynamique qui, au-delà des régimes politiques ou de considérations partisanes qu’il a vocation à transcender, inscrira le Sénégal parmi les économies à forte croissance, et en réel progrès social dans un horizon de vingt (20) ans.
C’est cela la vision du PSE «Un Sénégal émergent en 2035 avec une société solidaire dans un Etat de droit» – Cette vision sur un horizon temporel d’une génération guide les choix stratégiques à court et moyen termes. Une stratégie décennale détermine les orientations ainsi que les objectifs à atteindre, pour inscrire le Sénégal sur la trajectoire de l’émergence.
Mesdames, Messieurs,
Le PSE vise à consolider les moteurs traditionnels de la croissance que sont les télécommunications et les services financiers, et à développer de nouveaux moteurs autour de l’agriculture et de l’agrobusiness, de l’habitat social, des mines et du tourisme.
Un Plan d’Actions Prioritaires (PAP) met en cohérence, les axes stratégiques, les objectifs, les lignes d’actions et projets et programme sur une première phase quinquennale de cinq (5) ans 2014-2018.
Il restait donc à trouver 3 948 milliards de F CFA pour lesquels 1 853 milliards de F CFA devaient provenir d’appui financier des Partenaires techniques et financiers, 1 111 milliards de F CFA du concours du secteur privé dans les projets de Partenariat Public-Privé et 984 milliards de F CFA de l’Etat.
Mesdames et Messieurs……..
Est-il encore nécessaire de rappeler la réussite de la réunion du Groupe Consultatif organisée en février 2014, à Paris, à l’issue de laquelle notre pays a enregistré la somme de 3 729 milliards de FCFA d’engagements financiers des PTF pour la mise en œuvre du PSE ?
Un montant jamais mobilisé sur les six derniers Groupes consultatifs !
Aujourd’hui, vingt-deux (22) mois après la tenue de cette réunion, le Sénégal a signé cent-huit (108) conventions de financement avec les partenaires techniques et financiers pour un montant total de 2 690,124 milliards de F CFA, dépassant de 145% le gap de financement de 1 853 milliards DE FCFA qui était recherché à l’occasion du groupe consultatif.
En outre, vous me permettrez de noter que depuis l’accession à la magistrature suprême de Son Excellence le Président Macky Sall, les conventions de financement conclues avec les PTF ont porté sur un montant de 3 825,124 milliards de FCFA.
A cela s’ajoute l’accord de financement d’un montant de 30 milliards de FCFA que je viens de signer ce matin avec la Directrice des Opérations de la Banque Mondiale pour la réalisation du Projet d’appui au transport et à la mobilité urbaine (PATMUR), dans sa phase II. Cela signifie qu’en trois (03) ans et huit (08) mois, le montant des conventions de financement conclues dépasse de 56,124 milliards la somme globale de 3799 milliards d’accords de financement conclus en douze (12) ans par l’ancien régime.
En ce qui concerne l’exécution des projets et programmes inscrits dans le PAP du PSE, elle est en cours sur le terrain et couvre l’ensemble du territoire national, ce qui n’est qu’une traduction du PSE dans le budget de l’Etat depuis la première loi de finances rectificative pour 2014 où ont été lancées les premières vagues des projets phares.
A ce titre, nous pouvons citer sans être exhaustif les projets et programmes suivants par axe stratégique :
Axe 1 du PSE: transformation structurelle de l’économie pour atteindre une croissance forte et durable, dans la fourchette de 7-8% par an :
Projet de construction de l’autoroute Thiès-Touba ;
Construction autoroute AIBD-Mbour-Thiès ;
Programme d’entretien routier ;
Prolongement de la Voie de Dégagement Nord (2ème et 3ème sections) ;
Prolongement de l’autoroute de Diamniadio à AIBD ;
Service Universel de l’énergie (Programme d’Urgence d’Électrification rurale) ;
Projet régional d’Interconnexion électrique Sénégal-Mauritanie ;
Projet d’Interconnexion électrique OMVG (Sambangalou) ;
Développement de Corridors céréaliers (Programme national d’Autosuffisance en Riz) ;
Restructuration de la Filière arachide ;
Programme des Domaines agricoles communautaires ;
Zone économique spéciale intégrée (Zones dédiées aux services d’export prêtes à l’emploi) ;
Axe 2 du PSE: le développement humain et la protection sociale :
Programme d’Urgence de Développement communautaire ;
Programme de Promotion des Villes (PROMOVIL) ;
Projet de construction de Lycées professionnels ;
Projet de construction de la Cité du savoir ;
Création de l’Université virtuelle du Sénégal ;
Projets de construction de l’Université Ahmadou Moctar MBOW de Dakar et l’Université El hadj Ibrahima NIASS de Kaolack ;
Projet d’Amélioration de la Qualité et de l’Equité de l’Education de Base (PAQUEB) ;
Relèvement du plateau technique des Etablissements Publics de Santé ;
Finalisation des travaux et des équipements des hôpitaux de Fatick, Ziguinchor et Dalal Jamm ;
Achèvement des travaux de construction de tous les centres de santé en cours, la construction du Siège du Service d’Assistance médical et d’Urgence (SAMU) et relèvement du plateau technique des structures sanitaires ;
Programme de réalisation de 300 forages ;
Projet sectoriel Eau et Assainissement ;
Projet d’assainissement de dix (10) villes secondaires.
Axe 3 du PSE: la gouvernance renforcée, la paix et la sécurité.
Fonds Sénégal Emergent ;
Projet d’acquisition de matériel et de sécurité publique ;
Projet d’appui à la sécurisation des services et des biens ;
Programme d’Equipement et de Défense Nationale ;
Programme national de Bonne Gouvernance ;
Fonds d’Equipement des Collectivités locales ;
Fonds de Dotation de la Décentralisation.
Mesdames, Messieurs,
A côté de ces financements publics, le Sénégal n’éprouve aucune difficulté à boucler ses opérations financières sur le marché financier en ce qu’il a atteint désormais une stabilisation élevée qui lui permet de se financer plus facilement sur le marché. En effet, notre pays est bien côté par les grandes agences mondiales de notation, ce qui lui vaut la confiance des investisseurs financiers.
C’est ainsi qu’il a été noté un fort engouement de l’emprunt SUKKUK de 100 milliards de FCFA, les premières obligations islamiques émises par un Etat de l’UEMOA ainsi que le succès de l’eurobond de 500 millions de dollars US émis à un taux de 6,25% en 2014 contre 8,75% pour le précédent eurobond de 2011.
Mesdames, Messieurs
Jusqu’ici la mise en œuvre du PSE est satisfaisante comme en attestent les dernières prévisions qui tablent provisoirement sur un taux de croissance du PIB réel de 5,4% en 2015, un taux qui devrait être vraisemblablement dépassé au regard des performances du secteur agricole, plus importantes que prévu. Nos exportations passeront de 1237 milliards en 2011 à 1589 milliards en 2015, soit une progression de 28,5% contre une hausse de seulement 22% de nos achats à l’extérieur. Cela témoigne d’une meilleure intégration dans les échanges mondiaux.
Sur un autre registre, les efforts de rationalisation des dépenses de personnel et de fonctionnement ainsi que d’amélioration de la qualité de la dépense publique et de réduction des déficits nous ont permis de retrouver un rythme de consolidation des finances publiques compatible avec plus de croissance. Le déficit public suivra son trend baissier pour se situer à 4,7% du PIB en 2015.
L’environnement des affaires s’est également amélioré avec la consolidation de notre classement dans le Doing Business de 2015 nous plaçant au 9ème rang des meilleurs réformateurs au monde à la faveur d’une simplification et d’une dématérialisation des procédures en net progrès.
Par ailleurs, il est utile de noter que les bonnes performances enregistrées dans la gestion des finances publiques ainsi que dans la mise en œuvre des réformes économiques, financières et structurelles nous ont valu avant-hier la conclusion favorable par le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) de la première revue du programme économique et financier du gouvernement du Sénégal appuyé par l’Instrument de Soutien à la Politique Économique (ISPE).
Dans la mesure où la mise en œuvre de ce programme est jugée très satisfaisante, le Conseil d’administration du FMI a conclu cette revue suivant la procédure du défaut d’opposition c’est-à-dire sans que ses membres du Conseil aient eu besoin de tenir une réunion.
En 2016, il sera poursuivi la mise en œuvre des projets du PAP du PSE ainsi que des réformes importantes se rapportant notamment à :
Relancer la chaine de valeurs arachide conformément aux objectifs de développement du PSE et du PRACAS en rebâtissant un secteur d’huilerie compétitif ;
Accélérer la mise en œuvre du plan de redressement de la SENELEC de manière à réduire ses coûts de production et augmenter l’offre d’électricité afin de satisfaire la forte demande ;
Finaliser la mise en œuvre des réformes du secteur de tourisme notamment (i) la diversification de l’offre à travers le Développement et la valorisation de potentiels touristiques, (ii) l’amélioration de la qualité des services et de la main d’œuvre, (iii) l’amélioration de la promotion de Sénégal comme pays destinateur prisé, et (iv) l’amélioration de la connectivité aux marches cibles ;
Approfondir le secteur financier en accélérant l’amélioration globale de l’accès au crédit ;
Créer un régime d’investissement attractif en faveur des PME, PMI et en conformité avec le code des impôts et des investissements de manière à attirer davantage d’IDE.
Mettre en place un système simplifié d’impôt, y compris taxes sociales « accessible en ligne par une application web et mobile », facile à respecter et avec des taux faibles pour permettre aux PME qui sont dans l’informel de se formaliser et de bénéficier de crédit et d’autres services.
En définitive, l’activité économique devrait s’amplifier en 2016 avec un taux de croissance de 6%, une inflation en dessous de la norme communautaire de 3% et un déficit public poursuivant sa tendance baissière pour se situer à 4,2%.
En votre direction, Excellences Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et Consuls à l’étranger, il nous faut ensemble aider l’entreprise sénégalaise à profiter du large marché sous-régional, gagner des parts de marché dans les principaux pays partenaires.
Pour positionner notre pays comme hub de production de biens et services en direction des grands pays de consommation mais également vis-à-vis de la sous-région, et renforcer l’attractivité envers les investisseurs, une bonne diplomatie économique s’impose. A cet égard, suite aux orientations données par Monsieur le Président de la République, un renouveau est noté. Nous apprécions hautement les efforts des représentations diplomatiques dont les rapports, réguliers et à temps réel, permettent à nos services de mieux suivre l’environnement sous-régional et international afin d’anticiper sur les implications pour l’économie.
Mesdames et Messieurs……..
C’est sur une note de satisfaction que je termine ma communication tout en vous souhaitant plein succès à la poursuite de vos travaux.
Je vous remercie de votre aimable attention.