Accueil A la une CEDEAO : À Banjul, un appel à la réforme pour surmonter la...

CEDEAO : À Banjul, un appel à la réforme pour surmonter la fracture régionale

1

À Banjul, capitale de la Gambie, les parlementaires de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) se réunissent pour un double rendez-vous parlementaire placé sous le signe de la responsabilité, dans un contexte régional marqué par le retrait historique du Burkina Faso, du Mali et du Niger de l’organisation.

Dans son discours d’ouverture, le 4e Vice-Président du Parlement de la CEDEAO, l’Honorable Billay G. Tunakara, a livré une analyse lucide et sans détour de la situation actuelle. Il a salué le rôle de la Gambie comme hôte de cette session critique, soulignant que « Banjul, avec son symbolisme historique et son engagement durable en faveur de la coopération régionale, offre un cadre approprié pour ces délibérations importantes ».

Le Vice-Président a mis en évidence les nombreuses implications du retrait des trois pays sahéliens, qualifiant cette rupture de « fracture sans précédent ». Politiquement, elle représente la perte immédiate de 20 % des membres de l’organisation, avec un impact direct sur son influence diplomatique. Sur le plan sécuritaire, elle complique les efforts collectifs contre le terrorisme, tandis que le rétablissement des frontières menace les fondements de la libre circulation des personnes et des biens.

« Sur le plan humanitaire, l’isolement peut aggraver les souffrances des plus vulnérables », a-t-il averti, insistant sur l’importance d’anticiper les conséquences sociales du retrait des pays de l’Alliance des États du Sahel (AES).

Cette session parlementaire, selon l’Hon. Tunakara, poursuit trois objectifs clairs : évaluer les impacts du retrait, réfléchir à de nouveaux cadres de coopération avec les pays de l’AES, et lancer des pistes de réforme pour renforcer la résilience de l’institution.

Dans un moment de vérité pour l’intégration régionale, l’appel à la lucidité a été assorti d’une injonction à l’action. Le parlementaire a exhorté ses collègues à proposer des réformes audacieuses, affirmant que la CEDEAO devait « évoluer pour rester pertinente », avec plus d’inclusivité, de transparence, et une attention renouvelée aux besoins des populations.

Alors que l’organisation fête cette année ses 50 ans d’existence, la menace de fragmentation appelle une introspection profonde. Mais Hon. Tunakara garde espoir : « Même si nous sommes désormais ‘quinze moins trois’, notre vision reste entière », a-t-il conclu, appelant les parlementaires à rester fidèles à l’idéal communautaire.

Les travaux se poursuivent avec l’examen du rapport budgétaire 2024 du Parlement par le Comité de l’administration, des finances et du budget, en parallèle à la réunion du Comité conjoint sur les affaires politiques, sécuritaires, juridiques, sociales, commerciales et humanitaires. Les conclusions attendues pourraient bien marquer un tournant stratégique dans la manière dont la CEDEAO répondra aux crises internes à venir.

DISCOURS