Sept morts d’Ebola ont été recensés en Guinée depuis la réapparition du virus dans le pays à la suite du décès de deux femmes la semaine dernière, a appris mercredi l’AFP auprès de la Coordination nationale de lutte contre Ebola.
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a annoncé officiellement mardi que l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest ne constituait plus une « urgence de santé publique de portée internationale », malgré cette résurgence localisée, mettant ainsi fin à cette procédure d’urgence décrétée en août 2014.
Deux femmes de la même famille que les cas confirmés le 17 mars à Koropara (sud) sont décédées la semaine dernière, portant à sept le nombre de morts de ce nouvel épisode du virus, a indiqué à l’AFP le responsable de la communication de la Coordination nationale de lutte contre Ebola, Fodé Tass Sylla.
« A la date du 30 mars, il y a neuf cas enregistrés, dont sept décès : trois probables et quatre confirmés », a-t-il ajouté.
Les deux derniers morts sont la mère de la deuxième épouse, ainsi que la troisième épouse de l’homme décédé le 9 mars, a précisé Fodé Tass Sylla, soulignant que deux cas, un confirmé et un probable, se trouvaient au Centre de traitement d’Ebola de N’Zérékoré, la principale ville de la région.
La première épouse, une petite fille de 8 ans et un homme qui s’était enfui à la recherche d’un guérisseur dans la préfecture de Macenta, située plus au nord, selon les autorités sanitaires, ont également succombé.
Ces nouveaux cas sont les premiers recensés dans le pays depuis que la fin de l’épidémie y a été proclamée le 29 décembre et les premiers dans cette région de Guinée forestière depuis plus d’un an.
Les quelque 900 personnes identifiées à Koropara comme susceptibles d’avoir été contaminées lors de contacts avec ces patients sont soumises depuis une semaine au « cerclage », opération consistant à circonscrire une localité abritant d’éventuels cas d’Ebola, en leur fournissant une assistance médicale et alimentaire.
Il s’accompagne d’une campagne de vaccination de l’ensemble des personnes à risque, lancée le 22 mars.
Dans la préfecture de Macenta, 65 autres « contacts » ont été recensés, selon Fodé Tass Sylla.
Dans son dernier rapport hebdomadaire publié mercredi, l’OMS fait état de plus d’un millier de contacts identifiés, dont « 171 considérés comme à haut risque », affirmant que seuls 10 n’ont pas encore été retrouvés.
« Des cas supplémentaires sont probables en raison du grand nombre de contacts », selon le rapport.
L’origine de la contamination de la première victime, une femme d’une trentaine d’années décédée le 27 février qui a commencé à présenter des symptômes vers le 15 février, fait toujours l’objet d’investigations, selon la même source.
Le 17 mars, l’OMS avait pourtant annoncé l’arrêt présumé de « toutes les chaînes de transmission initiales » de l’épidémie en Afrique de l’Ouest après la fin du dernier épisode de la maladie en Sierra Leone voisine.
Partie en décembre 2013 de Guinée forestière, cette épidémie, la pire depuis l’identification du virus en Afrique centrale en 1976, s’est propagée au Liberia et à la Sierra Leone limitrophes – ces trois pays concentrant plus de 99% des victimes – faisant officiellement plus de 11.300 morts pour quelque 28.000 cas recensés.