Accueil A la une 31 décembre 2016 : Voici l’intégralité du message à la nation du...

31 décembre 2016 : Voici l’intégralité du message à la nation du chef de l’état Macky Sall

9
blank
Mes chers compatriotes,
A l’occasion du nouvel an, je suis heureux de m’adresser à vous pour vous présenter mes vœux.
Ce soir, j’ai d’abord une pensée affectueuse pour tous ceux et celles qui, souffrant des aléas de la vie, sont démunis et rêvent d’un monde meilleur.
Nous avons à leur égard un devoir de solidarité et de partage. Je prie avec vous pour nos chers disparus et adresse mes souhaits ardents de prompt rétablissement aux malades parmi nous.
Je me réjouis de nos acquis dans la quête d’une paix durable en région naturelle de Casamance. Cette dynamique positive sera résolument confortée par la mise en œuvre intégrale des politiques et mesures d’accompagnement en cours d’exécution.
Je salue nos compatriotes de la diaspora. Je leur redis notre appréciation pour la contribution précieuse qu’ils apportent à nos efforts de développement et de solidarité nationale.
Je renouvelle mes chaleureuses félicitations à notre équipe nationale de football de plage, championne d’Afrique en titre. Puisse son exemple inspirer les Lions, que j’encourage vivement sur la route de la CAN 2017.
Mes chers compatriotes,
L’année 2016 s’achève dans une conjoncture mondiale difficile. Des économies stagnent. D’autres sont en récession. Malgré tout, notre pays continue d’améliorer ses performances économiques. Nos agrégats macro-économiques sont maîtrisés. L’inflation est maintenue à un niveau faible de moins d’un pour cent et nos relations avec nos partenaires demeurent solides et confiantes. Et avec 6,6%, le taux de croissance de notre pays reste parmi les plus élevés d’Afrique.
Le Plan Sénégal Emergent (PSE), qui termine sa deuxième année de mise en œuvre, se poursuit sans relâche.
A ce titre, j’ai inauguré des projets d’infrastructures majeurs, notamment :
– l’autoroute Diamniadio-AIBD-Sindia ;
– l’échangeur de l’Emergence ;
– la 3ème section de la Voie de Dégagement Nord ;
– et la route des Grandes Niayes, Rufisque-Bayakh-Notto-Diogo-Lompoul.
D’autres projets seront lancés prochainement, dont les routes :
– Sédhiou-Marssassoum ;
– Kédougou-Salémata ;
– Dabo-Médina Yoro Foulah ;
– Bambey-Baba Garage ;
– et la dorsale de l’île à morphile.
A ces chantiers s’ajoutent la construction du pont de Foundiougne et la réhabilitation des Routes Nationales n°1, Tambacounda- Bakel ; n°2, Ndioum-Ourossogui-Kanel-Bakel ; et n°7, Dialocoto-Mako.
De plus, j’ai lancé ce 14 décembre le projet de Train Express Régional (TER). C’est le plus grand projet du Sénégal indépendant. Près de 10 000 personnes travailleront sur le chantier. Au total, 15 trains d’une capacité de transport de 115 000 passagers par jour, desserviront la ligne, en raison d’un départ toutes les 15 minutes.
En utilisant les technologies les plus avancées, le TER qui sera mis service en janvier 2019 va révolutionner le système de transport public de masse de notre pays en alliant le confort, la sécurité et la ponctualité.
Nous poursuivons, en même temps, l’amélioration du transport routier, avec la mise en place prochaine, par Dakar Dem Dikk, de lignes devant desservir Tivaouane, Mbour, Touba, Saint-Louis, Podor, Matam, Fatick, Kaolack, Tambacounda, Ziguinchor et Kolda à partir de Dakar.
Mais je suis au regret de constater avec vous le nombre trop élevé d’accidents mortels sur nos routes, par la négligence des uns et l’imprudence des autres. Nous ne pouvons pas nous résigner à cette fatalité.
C’est pourquoi j’ai donné des instructions fermes pour un contrôle technique plus rigoureux des véhicules et une veille stricte sur le respect du code de la route.
Dans le secteur de l’énergie, autre pilier du PSE, nos efforts de redressement portent leurs fruits. Grâce aux mesures vigoureuses d’assainissement dans la gestion, la SENELEC qui accusait des pertes cumulées de plusieurs milliards, affiche un exercice bénéficiaire pour la troisième fois consécutive depuis 2014.
La fourniture d’électricité connait une nette amélioration. Ainsi, de 912 heures en 2011, le temps moyen annuel de coupure a été réduit à 73 heures en 2016 .
Rien que pour l’année 2016, la SENELEC a mis en service 270 MW additionnels, soit plus de la moitié de ses capacités cumulées en 2015, qui étaient de 510 MW. Voilà ce qui nous a permis d’améliorer considérablement la qualité du service et de donner à des milliers de Sénégalais l’accès à l’électricité.
Ces efforts seront consolidés. Après la mise en service des centrales solaires de Bokhol et Malicounda, six autres projets d’énergie solaire et éolienne seront achevés d’ici 2018, confortant ainsi notre politique de mix énergétique.
Avec tous ces acquis, mes Chers Compatriotes, j’ai le plaisir de vous annoncer une baisse de 10% sur le prix de l’électricité, à compter du premier bimestre 2017, dont les modalités seront fixées par la Commission de Régulation du Secteur de l’Electricité. Cette baisse représentera un gain de 30 milliards en faveur des consommateurs.
Mieux, grâce à nos récentes découvertes de gaz et de pétrole, de nouvelles opportunités s’offrent à notre pays d’assurer son indépendance énergétique.
L’exploitation prochaine de ces importantes ressources exige, dès à présent, une préparation sérieuse, méthodique, et sereine. A cet effet, j’ai mis en place un Comité d’Orientation Stratégique du Pétrole et du Gaz, le COS-PETROGAZ.
Cette instance multisectorielle est chargée d’assister le Président de la République et le Gouvernement dans la définition des meilleures stratégies pour favoriser l’exploitation transparente et optimale de nos ressources pétrolières et gazières, au bénéfice des générations actuelles et futures.
 J’ai aussi décidé de créer un Institut National du Pétrole et du Gaz pour doter notre pays des meilleures expertises dans les différents métiers du pétrole et du gaz.
Ce soir, mes chers compatriotes, je suis également heureux de vous annoncer les progrès significatifs dans notre quête de l’autosuffisance alimentaire.
Pour la présente campagne, pratiquement toutes les productions sont en hausse.
La récolte du riz a progressé, avec 950 779 tonnes ; un niveau jamais atteint. Au total, la production céréalière s’élève à 2 247 094 tonnes, et la production horticole cumule à 1 206 810 tonnes, dont 91 000 exportées ; une performance sans précédent.
En définitive, seule la récolte d’arachides a accusé un très léger recul, avec 997 593 tonnes, contre 1 050 042 tonnes en 2015. En soutien aux producteurs, le prix du kilogramme d’arachides a été relevé de 200 à 210 francs.
Si notre agriculture a amélioré ses résultats malgré une pluviométrie moyenne à déficitaire, c’est parce que nous avons consenti des investissements substantiels sur les autres facteurs de production, avec une meilleure sélection des semences et une mécanisation progressive.
En effet, sur les trois dernières années, le parc mécanique agricole a été renforcé de 850 tracteurs et de plus de 60 000 autres équipements, notamment des moissonneuses-batteuses, décortiqueuses et semoirs.
L’élevage et la pêche, parce qu’ils constituent, avec l’agriculture, les sources nourricières de notre pays, restent aussi au cœur de mes priorités. C’est tout le sens de la 3e édition de la Journée de l’élevage sous le thème « Enjeux et défis d’un financement optimal pour l’émergence du sous-secteur de l’élevage ».
En conformité avec les recommandations de cette édition, le gouvernement mobilisera 31 milliards de FCFA à travers deux projets d’appui au pastoralisme dont l’un est déjà en cours d’exécution. Une attention soutenue sera accordée à la lutte contre le vol de bétail, y compris par le renforcement substantiel des peines prévues à cet effet.
Comme je l’avais annoncé à la même occasion l’année dernière, la modernisation du secteur de la pêche et de l’économie maritime s’est poursuivie.
Ainsi, la construction des quais de débarquement modernes de Yoff, Ngaparou et Pointe Sarène de même que l’aménagement d’aires de traitement et de transformation des produits de la pêche à Bargny, Fass Boye et Gooxu Mbathe sont terminés. Les travaux sont en cours pour les quais de Soumbédioune, Goudomp, Bargny et Potou, ainsi que pour les aires de traitement et de transformation des produits de la pêche de Penthium Sénégal à Thiaroye, de Mbao, Ndeppé-Rufisque et Kafountine.
Pour la sécurité des acteurs de la pêche artisanale, le stock des gilets de sauvetage a été reconstitué à hauteur de 20 000 unités.
J’ai également le plaisir d’annoncer que la vocation maritime de notre pays sera considérablement renforcée avec le lancement prochain de deux projets de grande envergure : le port à conteneurs de Ndayane et le port minéralier et vraquier de Bargny Sendou.
Avec ces deux infrastructures de classe mondiale, de nouvelles activités maritimes se feront jour et notre pays confortera son standing d’hub maritime et logistique international.
S’agissant du secteur vital de l’hydraulique, 2017 verra le démarrage du chantier de la 3e usine de Keur Momar Sarr. Les études techniques du projet d’unité de dessalement de l’eau de mer aux Mamelles et de renouvellement de 460 km de conduites d’eau à Dakar seront aussi achevées.
A terme, les besoins en eau potable pour Dakar, Diamniadio et la petite côte seront sécurisés pour 20 ans.
J’accorde la même priorité à l’hydraulique rurale, dont le programme de 300 forages, démarré en 2013, est en cours d’exécution ; 210 forages et 13 stations de pompage étant réalisés, et 45 localités principales desservies en 2016.
Au total, ces réalisations ont permis à 630 000 personnes d’avoir accès à l’eau potable.
Mais, des zones entières de notre pays, comme oubliées depuis des années du processus de développement, restent dépourvues du minimum de services publics.
A l’occasion de mes visites à l’intérieur du pays, je vois encore des villages entiers isolés du reste du pays, sans accès à l’eau et à l’électricité.
Je vois le quotidien pénible des femmes de tous âges, endurant toutes sortes de corvées insupportables.
Je trouve injuste qu’au 21e siècle, nos mères, nos épouses, nos sœurs et nos filles continuent d’exécuter des tâches d’un autre âge.
J’ai à cœur de réparer les grandes injustices qui pénalisent des millions de sénégalaises et de sénégalais. C’est pourquoi j’ai inscrit l’équité territoriale et le développement solidaire et inclusif au cœur des priorités du PSE ; parce que je veux un Sénégal de tous, et un Sénégal pour tous.
Et c’est justement la finalité du Programme d’Urgence de Développement Communautaire (PUDC) que j’ai lancé en juillet 2014 avec quatre composantes : eau, électricité, pistes de désenclavement et équipements pour alléger la pénibilité des travaux des femmes.
Après deux années de mise en œuvre, les résultats du PUDC sont plus que satisfaisants. Des centaines de villages ont été sortis de l’obscurité et du désenclavement, et ont pu avoir accès à l’eau et aux équipements pour l’allégement des travaux des femmes ; à l’image de Bambadinka, de Tessékéré, de Loumbol Samba Abdoul, de Ya Moussa et de Goundiaye, entre autres localités ayant bénéficié du PUDC.
Sur le volet hydraulique du PUDC, nous avons acquis un financement additionnel de 60 milliards de FCFA pour démarrer, dès le 1er trimestre de 2017, des travaux de construction et de réhabilitation de 251 forages.
Un nouveau lot de 1000 moulins et 1000 décortiqueuses sera également disponible pour une distribution immédiate.
Je suis très encouragé par les témoignages me parvenant directement des populations bénéficiaires du PUDC ; comme celui du Maire de la commune de Djinani, qui renseigne, après l’édification de la piste Djinani-Madina Wandifa, que le trajet qui durait de 3 à 4 heures entre ces deux localités distantes de 23 kilomètres seulement, se fait désormais en 25 minutes.
Le même écho nous est venu du Maire de la commune de Dindéfélo, qui, suite à l’installation du forage de Ya Moussa, a eu raison de dire que le PUDC est un programme de justice sociale qui met les Sénégalais sur un pied d’égalité.
Au regard de ces résultats probants, j’ai demandé au Gouvernement d’initier sans tarder la 2e phase du PUDC pour 2017-2019.
En même temps, nous poursuivrons la modernisation des cités religieuses, ainsi que la mise en œuvre du Programme d’urgence pour la Modernisation des Axes frontaliers (PUMA) et du Programme de Modernisation des Villes du Sénégal (PROMO-VILLES), déjà en cours à Dakar, Kaolack, Diourbel et Gossas.
Mes chers compatriotes,
L’école et l’Université continuent de retenir toute mon attention.
Dans un monde où le savoir et le savoir-faire déterminent le progrès des Nations, j’estime, en effet, qu’aucun investissement n’est de trop pour l’éducation et la formation.
Ainsi, pour l’année 2016, 9 547 professeurs et maîtres contractuels ont été mis en solde et plus de 21 milliards payés à titre de rappel au corps enseignant, toutes catégories confondues.
Nous avons investi plus de 89 milliards pour l’extension de la carte scolaire, les équipements et l’amélioration des conditions de travail en milieu scolaire.
Le programme de résorption des abris provisoires sera étendu à 2714 établissements en 2017, pour 6600 classes à remplacer.
Pour des campus universitaires plus accueillants, le programme de 30 000 lits pour le logement des étudiants, qui a déjà démarré à Dakar et Saint-Louis, sera poursuivi, en même temps que la construction de nouveaux restaurants.
Avec l’adoption de la loi sur les universités publiques et celle portant sur la réforme des titres et grades, nous avons créé le cadre pour une meilleure gouvernance de l’Enseignement supérieur.
Au total, l’investissement consacré à l’enseignement supérieur sur la seule période 2015-2017 mobilisera 302 milliards de FCFA.
Au regard de tous nos efforts, nous devons aussi réfléchir sur la qualité de notre système éducatif, sur ses performances et son adéquation aux besoins du marché de l’emploi.
Des mutations s’imposent, si nous voulons que notre système reste au contact du progrès.
En plus du renforcement du quantum horaire des filières scientifiques et techniques, j’ai donc fixé au gouvernement l’objectif d’orienter au moins 30% des élèves issus du cycle fondamental vers la formation professionnelle et technique.
A cet effet, 25 nouveaux centres de formation seront construits à partir de 2017, en plus du Pôle des métiers de Diamniadio et des lycées professionnels de Sandiara et de Fatick en cours de réalisation.
Plus que l’acquisition de connaissances théoriques, c’est en développant davantage une formation qualifiante aux métiers et aux activités génératrices de revenus que nous lutterons plus efficacement contre le chômage.
Le Programme des Domaines agricoles communautaires (PRODAC) s’inscrit dans cette nouvelle dynamique. A ce jour, il a permis de créer plus de 11 000 emplois, de former 8 570 jeunes et de soutenir 533 jeunes entrepreneurs agricoles déjà actifs.
Pour l’année 2016, le PRODAC s’est renforcé de 7 nouveaux Domaines, à Dodji, Boulel, Fafacourou, Notto Diobass, Niombato, Matam et Sangalkam.
Dans le domaine de la santé et de l’action sociale, nos efforts porteront en 2017 sur :
– la construction de 4 nouveaux hôpitaux, à Touba, Kaffrine, Sédhiou et Kédougou ;
– l’acquisition de 195 ambulances médicalisées ;
– le renforcement du système d’approvisionnement en médicaments grâce à l’initiative « Yeksinaa », qui facilitera la distribution de médicaments et produits essentiels aux zones isolées ;
– enfin, le recrutement de 1 000 agents dans le secteur de la santé.
Mes chers compatriotes,
Ces derniers mois, nous avons tous été émus par une série d’agressions d’une rare violence contre d’innocentes victimes.
L’Etat ne cédera pas devant de tels actes inhumains qui n’ont pas de place dans notre société.
Les pouvoirs publics continueront de veiller sur la sécurité des personnes et des biens.
Pour l’année 2017, 10 nouveaux postes de police frontaliers seront créés, 1769 agents de Police et 1416 agents de sapeurs-pompiers tous grades confondus seront recrutés.
De plus, j’ai demandé au gouvernement de travailler au durcissement des peines prévues pour certaines catégories de crimes et délits graves.
J’appelle aussi à une introspection individuelle et collective, pour que tous, ensemble, nous revenions à la sagesse des anciens, par la revitalisation des valeurs éthiques et morales comme fondement de la vie en société.
Ce soir, mes chers compatriotes, en votre nom et au mien propre, je voudrais aussi réitérer notre soutien et notre solidarité à nos frères et sœurs de la Gambie, pour une transmission pacifique du pouvoir, conformément au choix qu’ils ont librement exprimé à l’élection présidentielle du 1er décembre 2016 ;
choix reconnu par la CEDEAO, l’Afrique, la Oummah islamique et les Nations Unies.
Sur ce dossier et sur d’autres, notre diplomatie, dont je me réjouis du dynamisme, continuera d’œuvrer sans relâche, y compris dans le cadre de son mandat au Conseil de Sécurité, à la promotion des idéaux de paix, de démocratie, de justice et de fraternité humaine.
Parce qu’ils font la force et la raison d’être de la Nation sénégalaise, ces idéaux nous engagent à nous rassembler par-dessus nos différences, et à être unis et solidaires, dans le respect de nos diversités.
Pour ma part, je continuerai d’y consacrer tous mes efforts, en restant dans le temps utile pour notre pays, je veux dire le temps de l’action.
Mes chers compatriotes, à tous et à toutes, je renouvelle mes sentiments d’affection et de fraternité. Je vous adresse mes vœux les meilleurs, pour une année de paix, de bonne santé et de réussite, dans un Sénégal uni et prospère.
Bonsoir et Deweneti !