Les amicales d’étudiants de l’université Alioune-Diop de Bambey ont déclaré avoir entamé une grève de soixante-douze heures à partir de samedi dernier, en signe de protestation contre la mort tragique d’un de leurs camarades de l’université Gaston-Berger (UGB) de Saint-Louis.
Dans un communiqué rendu public, les étudiants de Bambey expriment leur profonde indignation face à la disparition d’Alpha Yéro Tounkara, survenue vendredi dernier à Saint-Louis. Ils condamnent également ce qu’ils qualifient d’ »actes répressifs » dont auraient été victimes les organisateurs des manifestations contre le report de l’élection présidentielle.
Alpha Yéro Tounkara est décédé à l’hôpital régional de Saint-Louis après avoir été blessé au cours d’une manifestation. Son décès a suscité une vague d’émotion parmi les étudiants sénégalais, déclenchant des mouvements de solidarité et de protestation dans plusieurs universités du pays.
En signe de protestation, les étudiants de Bambey ont décidé de boycotter les activités pédagogiques pendant soixante-douze heures. Cette grève vise à dénoncer les circonstances de la mort de leur camarade et à exprimer leur mécontentement face à la répression des manifestations.
Cette situation intervient dans un contexte politique tendu, marqué par le report de l’élection présidentielle prévue initialement pour le 25 février. La décision du président Macky Sall d’annuler le décret de convocation des élections, invoquant des soupçons de corruption concernant certains magistrats, a été suivie par une proposition parlementaire votée par l’Assemblée nationale, reportant le scrutin au 15 décembre prochain.
Cependant, cette décision a été contestée par certains candidats à l’élection présidentielle et des députés, qui ont saisi le Conseil constitutionnel pour demander l’annulation de la décision présidentielle et l’organisation du vote à la date initialement prévue.
La grève des étudiants de Bambey témoigne de l’ampleur des tensions et des préoccupations qui agitent la société sénégalaise à l’approche de cette élection présidentielle controversée. Les autorités sont désormais appelées à prendre des mesures pour apaiser les tensions et garantir la sécurité des citoyens.
