Le général Dr Yakubu Gowon, ancien chef d’État du Nigéria et l’un des fondateurs de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), a publié une lettre ouverte adressée à tous les chefs d’État et de gouvernement des États membres de la CEDEAO. Dans cette lettre, datée du 13 février 2024 et publiée depuis Abuja, au Nigéria, le général Gowon exprime sa profonde inquiétude face aux récents développements dans la sous-région de l’Afrique de l’Ouest, en particulier l’intention annoncée par le Burkina Faso, le Mali et le Niger de se retirer de la CEDEAO.
Le général Gowon rappelle les réalisations majeures de la CEDEAO depuis sa création en 1975, notamment la libéralisation du commerce, le droit des citoyens ouest-africains de vivre dans n’importe quel pays de la Communauté, ainsi que des opérations de maintien de la paix réussies au Libéria et en Sierra Leone. Il souligne que malgré ses lacunes, la CEDEAO est devenue un exemple d’intégration régionale pour l’ensemble du continent.
L’ancien chef d’État exprime sa tristesse devant la menace de désunion qui pèse sur la CEDEAO, affirmant que cela aurait des implications considérables pour les citoyens ordinaires qui ont bénéficié de l’intégration régionale. Il appelle donc les dirigeants de la CEDEAO, y compris ceux du Burkina Faso, du Mali et du Niger, à mettre de côté leurs divergences et à se réunir pour la paix, la stabilité et la prospérité de la sous-région.
Le général Gowon propose trois mesures pour restaurer l’unité au sein de la CEDEAO : la levée de toutes les sanctions imposées aux États membres, le retrait par le Burkina Faso, le Mali et le Niger de leurs avis de sortie de la CEDEAO, et la convocation d’un sommet des chefs d’État pour discuter de l’avenir de la communauté.
Il conclut en soulignant que la CEDEAO est plus qu’une coalition d’États, c’est une communauté établie pour le bien des peuples, fondée sur une histoire, une culture et une tradition communes. Il appelle tous les anciens de la sous-région à se joindre à lui dans sa campagne pour restaurer l’unité et l’objectif commun au sein de la CEDEAO.
Cette lettre ouverte du général Yakubu Gowon intervient à un moment crucial pour la CEDEAO, confrontée à des défis internes et externes. Son appel à l’unité et à la solidarité régionales est un rappel puissant de l’importance de la coopération pour surmonter les obstacles et réaliser le plein potentiel de l’intégration ouest-africaine.
Voici la lettre du Général Dr Yakubu Gowon.
BUREAU DE L’ANCIEN CHEF DE L’ÉTAT
Général Dr Yakubu Gowon. GoF tuR yi
Parcelle n°493,
NIGERIA
P.O. Boîte 3995
Rue Abogo Largema, Quartier Central des Affaires,
Garki, Abuja.Nigeria
Abuja, Nigéria.
Courriel : gygowon@gmail.com yakubu.gowon@yakubugowoncentre.org
13 février 2024
Vos Excellences
LETTRE OUVERTE À TOUS LES CHEFS D’ÉTAT ET DE GOUVERNEMENT DE LA CEDEAO
ÉTATS MEMBRES
J’ai noté avec une profonde inquiétude et tristesse les développements passés et récents qui se déroulent dans la sous-région de l’Afrique de l’Ouest, en particulier l’annonce par le Burkina Faso, le Mali et le Niger de leur intention de sortir de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
En tant que l’un des fondateurs de notre communauté économique régionale, il m’incombe de parler au nom des 14 chefs d’État et de gouvernement qui m’ont rejoint à Lagos, le 27 mai 1975, pour créer la CEDEAO. Depuis sa création, le bloc régional a réalisé un certain nombre de réalisations majeures, notamment la libéralisation du commerce, le droit des Africains de l’Ouest de vivre légitimement dans n’importe quel pays de la Communauté, ainsi que des opérations de maintien de la paix réussies au Libéria et en Sierra Leone. La CEDEAO, malgré ses lacunes, est devenue un exemple d’intégration régionale pour l’ensemble du continent.
Ayant réalisé tout ce qui précède, je suis attristé d’apprendre que la CEDEAO est menacée de désunion suite à l’annonce par le Burkina Faso, le Mali et le Niger, 3 États membres importants, de leur intention de quitter la Communauté. L’impact d’une telle décision aura des implications considérables pour les citoyens ordinaires qui ont été les principaux bénéficiaires de l’intégration régionale.
C’est pourquoi, au nom de tous les pères fondateurs de la Communauté et de moi-même, j’exhorte l’Autorité des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO, y compris les dirigeants du Burkina Faso, du Mali et du Niger, à mettre de côté leurs divergences et à se réunir pour la paix, la stabilité et la paix. prospérité de notre sous-région. J’appelle tous les dirigeants ouest-africains à envisager immédiatement la mise en œuvre des mesures suivantes :
- Levée de toutes les sanctions imposées au Burkina Faso, à la Guinée, au Mali et
Niger; 2. Retrait par le Burkina Faso, le Mali Niger de leurs avis de sortie de la CEDEAO ; et
- Participation des 15 chefs d’État de la CEDEAO à un sommet pour discuter de l’avenir de la communauté, de la sécurité et de la stabilité régionales, ainsi que de la communauté internationale compte tenu du contexte géopolitique actuel.
Je souhaite réitérer une fois de plus aux dirigeants régionaux que la CEDEAO est plus qu’une coalition d’États, c’est une communauté établie pour le bien de nos peuples, fondée sur une histoire, une culture et une tradition communes. Ni ma génération, ni les générations présentes ou futures ne comprendront ou ne pardonneront l’éclatement de notre Communauté.
Je vous remercie tous d’avoir dûment pris en considération cet appel, qui a été lancé avec sincérité et avec une profonde responsabilité morale. exhortez tous les autres anciens de la sous-région à se joindre à moi dans cette campagne visant à restaurer immédiatement l’unité et l’objectif commun au sein de la CEDEAO. J’assure à toutes les parties que je suis prêt à prendre de nouveaux engagements pour garantir que notre Communauté reste unie.
Vive la CEDEAO et que Dieu bénisse les citoyens de la Communauté !
Général Dr Yakubu Gowon GCFR
Ancien chef d’État de la République fédérale du Nigéria et dirigeant fondateur survivant de la CEDEAO
Au nom des dirigeants fondateurs de la CEDEAO.