Les tensions politiques qui agitent le Sénégal depuis le report de l’élection présidentielle du 25 janvier 2024 ont des répercussions importantes sur le système éducatif, notamment dans les villes de Diourbel et Bambey. Après les enseignants du moyen-secondaires, c’est au tour des étudiants de l’Université Alioune Diop de Bambey (UADB) de manifester leur mécontentement. Ils ont décidé de soutenir leurs camarades de l’Université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis en décrétant trois jours de grève consécutifs.
Cette décision fait suite à la tragique disparition d’Alpha Yoro Tounkara, étudiant en Licence 3 Géographie à l’UGB de Saint-Louis. Il a été tué lors des affrontements entre les étudiants du campus pédagogique et les forces de l’ordre. En signe de solidarité, les étudiants de l’UADB ont décidé d’observer une grève les samedi 10, lundi 12 et mardi 13 février 2024.
Le président de l’amicale des étudiants de l’Ufr Santé et développement durable (Sdd), Mansour Mbaye, a souligné l’importance de cette initiative de solidarité estudiantine. Il a rappelé que les amicales de l’UGB ont toujours soutenu les étudiants de l’UADB dans leurs combats, et que cette solidarité est un trait marquant des universités publiques du Sénégal.
Dans un communiqué conjoint, les membres du collectif des amicales de l’Université de Bambey ont également exprimé leur tristesse face à la perte d’un de leurs camarades étudiants. Ils ont également évoqué la possibilité de tenir des rencontres avec les délégués des autres universités pour unir leurs forces et mener une lutte collective à l’avenir.
Mais les étudiants de l’Université Alioune Diop ne seront pas seuls dans leur mouvement de grève. Ils ont reçu le soutien de leurs professeurs, qui ont décidé de suivre le mouvement de grève de 48 heures décrété par le bureau national du Syndicat autonome des enseignants du supérieur. Ainsi, les cours seront suspendus pendant deux jours, les lundi 12 et mardi 13 février, dans les trois campus pédagogiques de l’Université Alioune Diop à Diourbel, Bambey et Ngoundiane.
Cette mobilisation conjointe des étudiants et des enseignants témoigne de l’ampleur du mécontentement et de la volonté de la communauté éducative de faire entendre sa voix dans le contexte politique actuel du Sénégal.