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Coup d’Etat du 16 septembre : 23 inculpés et 50 témoins entendus par la justice militaire

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Selon le directeur du tribunal militaire, le colonel Sita Sangaré, huit personnes ont été inculpées dans l’affaire Thomas Sankara. Parmi celles-ci, quatre sont sous mandat de dépôt et les quatre autres sont en liberté. A la date du 16 octobre 2015, 25 personnes ont été entendues en qualité de témoins dans cette affaire. Pour le dossier Thomas Sankara, les résultats des tests ADN sont toujours attendus pour confirmer les rapports des autres tests. « Aujourd’hui si l’on se fie à la reconnaissance formelle par les parents de victimes, on peut déjà se faire une idée. Mais juridiquement, il faut être le plus formel possible. C’est pourquoi on attend le test ADN qui va venir simplement confirmer ce qu’on sait déjà », a indiqué le colonel Sita Sangaré.
Pour le dossier portant sur le coup d’Etat manqué, 23 personnes sont inculpées et 50 autres entendues en qualité de témoins ou parties civiles. Selon le directeur du tribunal militaire, les enquêtes sont toujours en cours. « Les juges poursuivent leurs investigations. Il peut y avoir de nouvelles inculpations. Tous ceux dont la participation sera avérée de l’un ou l’autre de ces évènements malheureux seront certainement traduits devant le juge », a déclaré le colonel Sita Sangaré.
Le général Diendéré poursuivi pour crime contre l’humanité
Les chefs d’inculpation varient en fonction l’implication des présumés. « Pour le dossier coup d’Etat, nous avons des chefs d’inculpation allant de l’attentat, l’assassinat, le recel de cadavre, le faux en écriture authentique notamment. « Il faut dire que les inculpations varient suivant les présumés. Il y en a qui sont poursuivis pour crimes contre l’humanité. C’est le cas du général Gilbert Diendéré ». Dans cette affaire d’inculpation, les deux généraux sont les mieux « lotis ». Le « général Djibril Bassolé doit avoir 5 ou 6 chefs d’inculpation et le général Diendéré a effectivement 11 chefs d’inculpation ». Parmi les inculpés il y a, bien sûr, les officiers généraux, officiers subalternes, des sous-officiers et des civils.
Selon le colonel Sita Sangaré, la peine encourue peut aller jusqu’à la peine de mort s’il s’avère que l’assassinat a été précédé de traitement cruel ou qu’il a été suivi d’acte de cruauté. « Je rappelle que la peine de mort n’est pas encore supprimée au Burkina », a –t-il déclaré.
Toutes les personnes inculpées sont à la maison d’arrêt et de correction de l’armée (MACA), même si certains sont au camp Paspanga. « Au camp Paspanga nous avons des locaux mis à la disposition de la MACA pour servir d’annexes. Ces personnes sont déposées là-bas sous la surveillance des agents de l’administration pénitentiaire militaire », a précisé le directeur du tribunal militaire.

La maison de Guillaume Soro perquisitionnée

Le directeur du tribunal militaire Sita Sangaré a également confirmé la perquisition de la maison du président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire Guillaume Soro. « Je dois préciser que c’est un domicile privé, les officiers de police judiciaire agissant dans le cadre de la commission rogatoire donnée par le juge d’instruction, sur la base d’éléments à leur possession, ils sont allés faire la perquisition », a confirmé le colonel Sita Sangaré.

Toujours selon Sita Sangaré, l’épouse du général Gilbert Diendéré aussi fait l’objet de poursuite judiciaire. « Mme Diendéré fait l’objet de poursuite judiciaire », a-t-il indiqué sans donné plus de détails.
Le colonel dit comprendre l’impatience de la population, il faut aller doucement mais sûrement. « Ce n’est pas une lenteur qui est souhaitée, mais une lenteur qui est nécessaire pour une bonne administration de la justice », a-t-il déclaré.