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Politique: Le député Abdou Mbaw en visite en Mauritanie, se confie à nos confrères de ALAKHBAR

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ALAKHBAR (Nouakchott)-Le vice-président de l’Assemblée nationale du Sénégal a révélé à Alakhbar sa « surprenante» découverte : «Je suis surpris de voir qu’en Mauritanie tout le monde parle le Wolof ».
Le jeune député Abdou Mbow assiste en Mauritanie au congrès de la jeunesse du parti Tawassoul. Il a aussi précisé que le président Mohamed Ould Abdel Aziz n’avait pas quitté précipitamment le sommet de la Francophonie à Dakar et que les relations entre son pays et la Mauritanie sont « en bonne santé ».

ALAKHBAR: Monsieur Mbow, qu’est ce qui explique votre présence en Mauritanie ?

Abdou Mbow: Je suis en Mauritanie pour trois raisons. C’est d’abord pour témoigner l’excellence des relations entre le président sénégalais Macky Sall et son homologue mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz. Il y a ensuite le bon voisinage entre nos deux peuples qui entretiennent de relations anciennes. Des Sénégalais ont des cousins Mauritaniens. J’ai été d’ailleurs surpris de voir qu’en Mauritanie tout le monde parle le Wolof. Et la troisième raison c’est que je suis invité au congrès de la jeunesse Tawassoul en tant que responsable des jeunes de mon parti APR (Alliance Pour la République). Je suis heureux de participer à ce congrès, tout en précisant qu’il n’existe pas de relations officielles entre notre parti et le parti Tawassoul.

L’occasion m’a permis de rappeler qu’une opposition ne veut pas dire: « anarchie ou violence ». L’opposition participe à la consolidation de la démocratie. On doit être opposant et responsable dans ses actes et paroles. J’ai d’ailleurs évoqué avec les responsables de l’opposition mon constat de l’évolution de la démocratie en Mauritanie. La presse est libéralisée et il y a la liberté d’expression. J’ai trouvé des jeunes devant le Palais présidentiel avec des banderoles sur lesquelles ils avaient inscrit: « Je suis diplômé scientifique et chômeur ». C’est une liberté d’expression. Il faut maintenant que le dialogue politique puisse perpétuer. Sans cela les conditions de s’épanouir seront difficiles.

ALAKHBAR: Qu’avez-vous retenu de votre rencontre avec la jeunesse mauritanienne ?

Abdou Mbow: Les rencontres ont été fructueuses. Nous avons discuté ensemble, et je leur ai expliqué mon point de vue par rapport au combat politique que les jeunes doivent mener. J’ai cité mon exemple: « Je suis jeune et vice-président de l’assemblée nationale de mon pays ». Nous devons nous battre pour que la jeunesse soit responsabilisée. L’expérience ne veut pas dire le nombre d’années passées dans une institution. « La sagesse n’à rien à voir avec l’âge», disait d’ailleurs le président français François Hollande au dernier sommet de la francophone qui s’est tenu à Dakar. Soyons donc courageux et travaillons pour que les jeunes accèdent à des postes de responsabilité dans la légalité et dans la transparence.

ALAKHBAR: En tant que vice-président de l’assemblée nationale du Sénégal, comment expliquez-vous le renouvèlement difficile des accords de pêche entre votre pays et la Mauritanie ?

Abdou Mbow: Je pense que tout cela sera facilité. Pourquoi ? parce qu’on a vu, en 48 heures, nos deux chefs d’Etat visiter mutuellement nos pays. Le président Ould Abdel Aziz est venu au Sénégal et 24 heures plus tard le président Macky Sall a visité la Mauritanie. Cela atteste de la bonne santé des relations bilatérales. Il ne manque pas parfois des dysfonctionnements entre les visions. Mais quand deux chefs d’Etat sont en accord parfait et discutent mutuellement la solution sera inévitablement trouvée et toutes ces difficultés-là ne seront que de mauvais souvenir. Et moi, en tant que député, vice-président de l’Assemblée nationale du Sénégal, je peux vous dire qu’il existe de très bonnes relations entre nos deux Etats et que le président Macky Sall est aujourd’hui résolu à ce que ces relations soient des meilleurs.

ALAKHBAR: La presse mauritanienne a évoqué le départ « précipité » du président mauritanien lors du dernier sommet de la Francophonie à Dakar. Il y a aussi des dossiers qui traînent entre les deux pays, comme la construction d’un pont à Rosso (sur le fleuve Sénégal) .

Abdou Mbow: Pour le pont de Rosso, il y a eu des accords entre les deux pays. Mais ce qu’il faut dire c’est que la presse livre souvent des informations non maitrisées. Il n’y a pas eu de départ précipité du président mauritanien lors du sommet de la Francophonie, mais un agenda des chefs d’Etat. Le président Ould Abdel Aziz est venu même avant le sommet, et il a discuté avec son homologue Macky Sall et les deux sont tombés d’accords sur énormément de questions. Maintenant le jour et l’heure de son départ de Dakar ont été établis selon son agenda. Je ne le dit pas par diplomatie, c’est la vérité.

ALAKHBAR: Il y a eu récemment le premier forum de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique. Certains pensent qu’il a été organisé en rivalité avec le G5 du Sahel, initié par la Mauritanie. Et un ancien ministre sénégalais des Affaires étrangères a contesté la non invitation de son pays au G5.

Abdou Mbow: Ce que je peux dire c’est qu’en matière de sécurité, l’Afrique doit prendre son destin en main. L’Afrique de l’ouest est notamment menacée par le terrorisme et nos foncières sont poreuses. Nous devons donc en tant que pays africains de la sous-région renforcer notre sécurité et cela à travers la signature d’accords entre nos Etats. C’est dans ce cadre que ce forum de Dakar a été organisé. Les pays européens y ont été invités parce qu’il faut travailler en coordination avec les autres pays du monde.

Cette coordination n’existe ni entre les pays africains ni entre eux et les occidentaux. L’Algérie et la France ne sont pas d’accord pour une intervention militaire en Libye comme le veut la Mauritanie et d’autre payas africains.

Abdou Mbow: Les Etats sont souverains. Chaque pays à sa façon de gérer sa politique intérieure et de prendre position dans une telle question sécuritaire.

Vous avoyez alors cette absence de coordination entre les Africains sur les questions de sécurité ?

Abdou Mbow: Je ne pense pas qu’il soit une absence de coordination. Je dirais qu’il y a des spécificités par rapport à tel ou tel pays qu’il faut comprendre. Les opinions peuvent être différentes dans un même pays, à plus forte raison qu’il s’agit de plusieurs pays. C’est dans l’ordre normal des choses. Il faudrait le comprendre ainsi et travailler à ce que la coordination puisse être de mise et que par le dialogue qu’on puisse rapprocher les positions.

Dans votre pays le Sénégal on a vu Abdoulaye Wade multiplier les sorties contre le régime. L’ancien président est-il dans son rôle d’opposant ou voudrait-il influer le procès de son fils pour enrichissement présumé illicite ?

Abdou Mbow: Le président Wade a même affirmé que Macky Salle voulait le détruire lui et sa famille. Ce sont des accusations qui n’ont rien à voir avec la politique. Depuis son arrivée à la magistrature suprême en 2012 le président Macky Sall a travaillé pour la bonne gouvernance, la transparence et pour la gestion vertueuse des biens du Sénégal. Il a mis sur pied l’OFNAC (Office National contre la Corruption) qui fait son travail. Une loi a été votée sur la déclaration de patrimoine. Les personnes qui travaillent dans l’administration sénégalaise qu’ils soient ministres administrateurs ou gestionnaire d’un budget de plus de deux (2) milliards FCFA doivent désormais faire une déclaration de patrimoine à l’entrée et en fin de service. La corruption est en train d’être combattue de manière farouche. Cela est une révolution au Sénégal qui a des conséquences positives, mais qui ne peut pas plaire à tout le monde. C’est ce qui explique aujourd’hui les levées de bouclier de l’opposition. Mais le président Sall est résolu à combattre la corruption, la male gouvernance et la non transparence, raison pour laquelle Abdoulaye Wade, le père de l’ancien ministre Karim Wade qui est en prison, travaille pour que l’opinion nationale et internationale condamnent le Sénégal ou le président Macky Sall. Mais le président Sall est résolu à continuer le combat. Donc Wade aujourd’hui ce qu’il est en train de faire ce sont des agissements politico-politiciens. Le dossier des biens mal acquis est devant la justice et aucune pression ne pourra empêcher la justice à mener son travail jusqu’au bout.