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« Sa mort est un non-événement » : à Alger, le décès du général Ahmed Gaïd Salah n’émeut pas la rue

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Le décès de l’homme fort du pays, qui concentrait tous les pouvoirs, n’a pas entamé l’humeur ou la détermination des manifestants, bien au contraire.

Le décès de l’homme fort du pays, qui concentrait tous les pouvoirs, n’a pas entamé l’humeur ou la détermination des manifestants, bien au contraire.

Aucune peine. Aucune larme. Au lendemain de la mort du chef d’état-major des armées, le général Ahmed Gaïd Salah (« AGS »), Alger ne semble pas porter le deuil. En ce mardi 24 décembre, les terrasses sont pleines, les embouteillages continuent d’étouffer la capitale, les rues fourmillent et bouillonnent. Comme d’habitude. Et puis, vers 11 heures, comme chaque mardi depuis le 26 février, une foule d’étudiants – rejoints par des milliers de personnes plus âgées – a, sous un soleil radieux, pris possession des artères du centre-ville pour exiger le départ du « système ».

Le décès suite à une crise cardiaque de l’homme fort du pays, à 79 ans – qui concentrait tous les pouvoirs – n’a pas entamé l’humeur ou la détermination des manifestants. Bien au contraire… « Les généraux à la poubelle, et l’Algérie aura son indépendance », ont-ils chanté pendant de longues minutes. « Sa mort est un non-évènement pour nous. D’ailleurs, nous n’avons pas prononcé son nom. C’est comme s’il était vivant pour nous, lance d’une voix sereine un marcheur d’une cinquantaine d’années estimant que le système n’est pas mort avec “AGS”. Ce pouvoir corrompu est toujours là et on continue à demander une refonte de la Constitution. Il y a des centaines de généraux chez nous, l’un remplace l’autre. Ça ne leur dérange pas qu’on marche mais nous les aurons à l’usure. »