Monsieur le Président, la constitution de notre pays dispose que la loi doit s’appliquer sans égard à la qualité des personnes et que tous sont égaux devant la loi et ont droit sans distinction à une égale protection de la loi. Cependant, la loi d’amnistie que vous voulez faire passer sous le prétexte d’apaiser un espace public déjà viole manifestement ces principes.
Cette loi d’amnistie vise à pardonner et libérer une catégorie de personnes reconnues coupables de délits et crimes, ou supposés tels. Cela constitue une violation flagrante de l’égalité de tous les citoyens devant la loi et de l’équilibre de la Justice rendue au nom du peuple. En libérant ces individus, la loi d’amnistie crée un dangereux précédent et ouvre la voie à l’impunité, sans garantir pour autant la paix sociale.
De plus, cette proposition affaiblit le pouvoir judiciaire qui a déjà été malmené ces dernières années. Si cette loi d’amnistie est adoptée, cela signifiera l’effondrement de l’autorité de la Justice à jamais, sans oublier le discrédit porté sur le travail des forces de défense et de sécurité.
Face à cette forfaiture d’amnistie et pour rester dans la légalité, la logique voudrait que tous les crimes et délits commis depuis la création de la République du Sénégal soient amnistiés, au nom de l’égalité de tous devant la loi. Ainsi, toutes les personnes détenues dans les prisons pour quelque motif que ce soit pourraient recouvrer leur liberté grâce à une amnistie totale.
Il est donc proposé que tous les faits de crimes et délits commis entre le 04 avril 1960 et le 04 février 2024 soient amnistiés par le même décret 2024 prévoyant la disqualification et l’amnistie de tous les crimes et délits commis dans la période de 2021 à 2024 – 683 du 1er mars 2024 proposée par le Président de la République.
Il est essentiel de préserver l’égalité devant la loi et de garantir une justice équitable pour tous les citoyens. Une loi d’amnistie qui favorise certains individus au détriment de l’égalité de tous ne peut être acceptée.