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Banjul accueille une session parlementaire décisive de la CEDEAO sous le signe de l’unité régionale

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C’est dans une atmosphère solennelle et chargée d’espoir que S.E. Dr Mamadou Tangara, ministre des Affaires étrangères de la République de Gambie, a prononcé le discours de bienvenue à l’ouverture de la session délocalisée du Comité conjoint du Parlement de la CEDEAO. Cette session, d’une importance particulière, se tient alors que l’organisation célèbre son 50e anniversaire et fait face à des défis sans précédent.

Dans un discours empreint de conviction et d’appel à l’unité, Dr Tangara a salué la tenue de la session à Banjul, qu’il a qualifiée de « seconde maison » pour les membres de la CEDEAO, affirmant que cette rencontre témoigne d’un « ferme engagement à rapprocher la CEDEAO de ses citoyens. »

Le thème de la session – l’impact du retrait du Burkina Faso, du Mali et du Niger – met en lumière les tensions géopolitiques qui secouent la sous-région. Dr Tangara a insisté sur la gravité du moment : « Quel type de CEDEAO voulons-nous pour les cinquante prochaines années ? », a-t-il interrogé, invitant à une réflexion profonde sur l’avenir de l’intégration ouest-africaine.

Le chef de la diplomatie gambienne a réaffirmé l’attachement de son pays à l’unité régionale, tout en soulignant que « nous sommes tous meilleurs ensemble, comme une seule famille ». Selon lui, les défis actuels ne peuvent être surmontés qu’au travers d’une solidarité renforcée, d’un dialogue soutenu et d’un engagement renouvelé pour la paix et la prospérité partagée.

Il a également mis en garde contre les dangers de l’isolement, plaidant pour une diplomatie « fondée sur des principes, stratégique et mutuellement bénéfique ». Pour Dr Tangara, « aucun État de la région n’est en sécurité si ses voisins ne le sont pas. »

En revenant sur les réalisations de la CEDEAO, le ministre a rappelé que la libre circulation, les avancées infrastructurelles et la coopération en matière de développement sont des acquis précieux, désormais attendus par les populations. Il a exhorté les membres à tout mettre en œuvre pour ne pas trahir ces attentes : « Nous ne pouvons les décevoir. »

Par ailleurs, il a fermement rejeté l’idée selon laquelle la démocratie et la bonne gouvernance seraient étrangères à l’Afrique : « Les citoyens africains ont des attentes légitimes : participer au choix de leurs dirigeants, être gouvernés dans la justice, l’état de droit et le respect des droits humains. »

Face à la décision « souveraine mais regrettable » des trois pays de quitter la CEDEAO, le ministre a prôné une posture lucide et constructive : « Le pragmatisme doit guider nos interactions. » Il a appelé à des recommandations tournées vers l’avenir et à une prise en compte des « répercussions régionales » de toute décision.

DISCOURS