Une nouvelle crise secoue la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) à la suite de l’annonce du retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger de cette instance régionale. Les dirigeants de ces trois pays ont rendu public leur départ immédiat au cours d’une déclaration commune lue à la télévision nationale nigérienne.
Le colonel Amadou Abdramane, porte-parole de la junte nigérienne, a lu un communiqué exprimant la déception des peuples du Burkina Faso, du Mali et du Niger, soulignant que la CEDEAO s’était éloignée des idéaux fondateurs et de l’esprit du panafricanisme après 49 ans d’appartenance. Une critique majeure a été formulée concernant l’incapacité perçue de l’organisation à soutenir ces États dans leur lutte contre le terrorisme et l’insécurité.
En réaction, la CEDEAO a émis un communiqué démentant avoir reçu une notification formelle de retrait de ces trois États membres. « La Commission de la CEDEAO n’a pas encore reçu de notification formelle directe des trois États membres concernant leur intention de se retirer de la Communauté », a précisé le communiqué.
La Commission, sous la direction de l’Autorité des chefs d’État et de gouvernement, a affirmé avoir travaillé activement avec le Burkina Faso, le Niger et le Mali pour la restauration de l’ordre constitutionnel. Malgré la déclaration de retrait, ces pays restent des membres importants de la Communauté, et l’Autorité reste déterminée à trouver une solution négociée à l’impasse politique.
Il est à noter que les trois nations avaient signé en septembre 2023 un pacte de défense mutuelle pour faire front commun contre la rébellion armée ou l’agression extérieure. Cependant, cette récente décision de retrait intervient dans un contexte de violences djihadistes persistantes et de lutte contre la pauvreté, aggravées par des coups d’État récents au Niger en juillet dernier, au Burkina Faso en 2022 et au Mali en 2020.
En réponse aux actions des pays en question, la CEDEAO avait suspendu ces derniers de la charte de l’Alliance des États du Sahel, entraînant des sanctions et des menaces d’action militaire. La situation demeure tendue, soulignant les défis auxquels est confrontée la CEDEAO pour maintenir l’unité régionale et répondre aux préoccupations légitimes de ses membres mécontents. L’évolution de cette crise aura des implications significatives pour la stabilité politique et économique de la région.