La capitale gambienne accueille depuis ce lundi une session délocalisée d’envergure du Comité conjoint du Parlement de la CEDEAO, à un moment critique pour l’avenir de l’intégration ouest-africaine. L’événement, qui se tient du 28 avril au 2 mai au Centre de Conférence Sir Dawda Kairaba Jawara, a été ouvert par un discours fort et engagé de l’Honorable Veronica Kadie Sesay, Co-Présidente du Comité.
Cette session réunit des parlementaires, experts, membres de la société civile et partenaires au développement autour de thématiques centrales : paix et sécurité, droits humains, commerce, libre circulation, autonomisation des femmes et inclusion des personnes handicapées.
Dans son allocution d’ouverture, l’Honorable Sesay a salué la mobilisation des membres malgré les défis politiques régionaux, et exprimé une reconnaissance particulière à la Gambie pour son accueil chaleureux. Elle a également souligné le contexte géopolitique tendu provoqué par le retrait du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la CEDEAO, un événement qualifié de « bouleversement » menaçant la stabilité et l’efficacité des mécanismes d’intégration régionale.
« Nous nous réunissons à un moment crucial de l’histoire de notre organisation régionale », a déclaré Mme Sesay, évoquant les répercussions du départ de ces États sur la gouvernance, le commerce régional et la solidarité humanitaire.
Les travaux des prochains jours porteront sur une analyse approfondie de ce retrait, avec un triple axe d’évaluation : son impact sur la sécurité régionale, sur les mécanismes économiques communs comme le Schéma de Libéralisation des Échanges, et sur les conséquences sociales, notamment pour les populations déplacées.
L’Honorable Sesay a invité les participants à adopter une approche rigoureuse et constructive afin de proposer des solutions viables pour atténuer les effets de cette crise. Elle a également plaidé pour le maintien du dialogue avec les pays sortants, dans le respect des valeurs de solidarité régionale.
Alors que la CEDEAO célèbre bientôt cinq décennies d’existence, cette session pourrait bien marquer un tournant stratégique pour l’avenir de l’intégration ouest-africaine. Le comité est appelé à formuler des recommandations capables de préserver l’unité et la pertinence de l’organisation dans un paysage politique en mutation.
DISCOURS
