Abuja, 10 décembre 2025 – La délégation sénégalaise au Parlement de la CEDEAO a présenté ce mercredi un rapport national détaillé mettant en lumière les ambitions, les défis et les choix stratégiques du Sénégal dans un contexte de transition politique et économique majeure. Conduite par les Honorables Guy Marius Sagna, Fatou Ba, Ismaïla Mamadou Abdoul Wone, Fatma Guèye, Amdiatta Diaby et Mamadou Mory Diaw, la délégation a exposé la vision des nouvelles autorités sénégalaises : bâtir un pays souverain, juste et prospère, fondé sur la justice sociale et la transformation structurelle de l’économie.
Un pays face à une « dette cachée » d’ampleur inédite
Au cœur de cette communication se trouve une révélation lourde de conséquences : la découverte d’une « dette cachée » sans précédent, héritée des anciennes administrations. Cette situation a mis en lumière la fragilité des équilibres financiers du pays et constitue aujourd’hui l’un des principaux obstacles à la concrétisation de l’ambitieux agenda « Sénégal 2050 ».
Déterminées à rompre avec les pratiques opaques du passé, les nouvelles autorités ont fait de la transparence, de la responsabilité et de la reddition des comptes les fondements de leur gouvernance.
“Jubbanti Koom” : Un plan de redressement pour remettre le Sénégal en mouvement
C’est dans ce contexte que le 1ᵉʳ août 2025, sous la présidence du Chef de l’État Bassirou Diomaye Diakhar Faye, le Premier ministre Ousmane Sonko a présenté le Plan de Redressement Économique et Social (PRES), baptisé « Jubbanti Koom ».
Ce programme, décrit comme une réponse urgente et structurante, vise à :
- restaurer les équilibres macroéconomiques,
- relancer durablement la croissance,
- renforcer la souveraineté nationale,
- mobiliser davantage les ressources internes,
- garantir un avenir plus juste et plus équitable.
Pour Dakar, il s’agit d’un projet de refondation profonde, destinée à remettre le pays sur une trajectoire de stabilité et de prospérité durable.
Une démocratie solide, mais confrontée à de nouveaux défis
Sur le plan politique, le rapport rappelle que le Sénégal demeure l’un des modèles les plus résilients de démocratie en Afrique de l’Ouest. Depuis 1960, alternances pacifiques, État de droit et libertés publiques ont façonné une tradition de stabilité institutionnelle.
Cependant, les nouveaux dirigeants reconnaissent que cette démocratie doit être consolidée. Parmi les principaux défis cités figurent :
- le renforcement de la bonne gouvernance,
- la prévention des crises politiques,
- la lutte contre la corruption,
- la protection effective des droits humains.
Cette lucidité marque une volonté de transformation profonde des pratiques publiques et de stabilisation durable de l’espace politique.
Participation politique : une nouvelle dynamique citoyenne
La délégation a également insisté sur l’évolution de la participation politique, qui reste l’un des fondements de la stabilité sénégalaise. Malgré un léger recul du taux de participation électorale, l’intérêt citoyen demeure fort.
Les jeunes et les femmes, soutenus par la loi sur la parité et les mobilisations sociales, occupent désormais une place croissante dans la vie politique. Les réseaux sociaux jouent aussi un rôle structurant dans la participation directe et le contrôle citoyen de l’action publique.
Mais plusieurs défis persistent : méfiance envers les institutions, désaffection d’une partie de la jeunesse, et nécessité de renforcer durablement la culture démocratique.
Les nouvelles autorités, avec le PRES comme feuille de route, souhaitent faire de l’inclusion politique, du dialogue social et de la participation citoyenne des leviers essentiels pour ancrer une nouvelle ère de gouvernance.






























