Madame, nous avons reçu trois jours avant la visite du président de la République son excellence Macky Sall le 31 juillet 2015, une délégation de l’OFNAC, avec comme mission un audit sur les gestions 2012 à 2014 du Centre des œuvres universitaires de Dakar (COUD). Compte tenu du contexte historique de cette visite, nous avions demandé que cette mission soit reportée après la visite du Président. Le chef de mission Monsieur Kébé avait refusé cette proposition en exigeant que des documents budgétaires, comptables et des ressources humaines lui soient remis immédiatement. Ce qui fut fait. Depuis ce jour, des agents du COUD répondent régulièrement aux convocations de l’OFNAC, et mettent à la disposition de ce dernier les documents réclamés. Le PCA, Recteur de l’Université Cheikh Anta Diop, le Directeur du COUD, le CSA, adjoint du Directeur et tous les chefs de département et de service qui ont été convoqués, ont tous été entendus par l’OFNAC.
Cependant, les interrogatoires sont souvent décriés par les Chefs de Département, les Chefs de Service et autres agents du COUD. Ils sont faits de menaces, de pression, de chantage pour pousser ces derniers à dire des contrevérités.
Ces procédés sont aussi valables lorsqu’il s’est agi d’interroger les fournisseurs et autres prestataires du COUD à qui l’on promet le règlement de leurs factures et autres choses. A titre d’illustration, des propos de ce genre :
Avouez je vous couvre ;
Vous êtes le seul à ne pas collaborer ;
Tous ceux qui sont passés avant vous ont collaboré
Tous ceux qui sont passés ont enfoncé le Directeur,
Quel est le nombre de ressortissants de Ndioum recrutés.
Avouez que le COUD est aujourd’hui le fief des halpoulaars
Des termes ethnicistes qui peuvent avoir des conséquences incalculables dans une Institution de la République. Il faut ajouter à cela le fait que le Chef de mission choisit des périodes les moins indiquées pour se présenter au COUD.
A titre d’exemple nous pouvons citer :
La veille de la visite du Président à UCAD ;
La veille de la Tabaski lorsque les travailleurs temporaires réclamaient le paiement de leur salaire, le Chef de mission s’est même permis d’aller leur adresser la parole. Lors de l’ouverture du Campus Social quand les repreneurs menaçaient de ne pas ouvrir les restaurants.
Notons aussi qu’à chaque fois qu’il se présente au COUD, la presse sort un article sur la mission de l’OFNAC au COUD avec les détails et précisions troublants.
Nous dénonçons aussi sans ambages la collaboration entre le Chef de mission et certains agents du COUD qui n’ont jamais été convoqués par l’OFNAC et qui détiennent des correspondances confidentielles adressées par le Directeur à l’OFNAC.
Cette façon de conduire un audit s’apparente à un interrogatoire qui ne respecte pas la dignité humaine, il est ponctué d’appels téléphoniques intempestifs qui vont au-delà des heures de travail (après 18 h).
Ces inquisitions nous ont poussés à vous adresser cette correspondance pour dénoncer les réclamations répétées. Le dernier courrier du Chef de la mission est relatif à une demande des certificats de décès de deux de nos collègues tragiquement disparus sur l’autoroute à péage l’année dernière, aux familles desquelles le COUD avait versé 500.000 F pour chaque famille, ceci constitue une tradition codifiée au COUD.
Il faut enfin souligner que durant toute cette période qui va du mois de Juillet 2015 jusqu’à ce jour, le COUD a répondu à toutes les convocations et demandes d’informations.
Cependant, nous n’avons jamais reçu d’ordre de mission, ou autres correspondances faisant état de l’étendue ou de l’objet de la mission de l’OFNAC au COUD.
Les raisons qui nous poussent aujourd’hui à réclamer cet ordre de mission s’explique par le fait l’OFNAC y a fait référence dans son dernier adresser au COUD, en visant ordre de mission 96 bis pour le COUD, alors que nous n’avons jamais reçu l’ordre de mission 96 dans vos courriers antérieurs.
Pour toutes ces raisons, je vous demande que l’ordre de mission préétabli qui fonde votre mission au COUD nous soit communiqué pour que nul n’en ignore, et que le chef de mission soit recadré dans le domaine strict des règles de déontologie, de confidentialité et d’impartialité qui gouvernent une si noble mission, dont le seul est de favoriser l’émergence d’une gouvernance vertueuse.
La réclamation de cet ordre de mission ne s’apparente pas à un refus de collaborer, c’est pourquoi nous avons été surpris le vendredi 11 novembre 2015 quand Monsieur Kébé s’est présenté au COUD accompagné d’un huissier de justice, pour délivrer des convocations à mes collaborateurs, en demandant encore que des documents lui soient remis immédiatement.
Nous réaffirmons notre disponibilité, notre volonté à continuer la collaboration jusqu’à la fin de votre mission. Nous souhaitons pouvoir compter sur votre compréhension pour disposer des ordres de missions 96 et 96 bis préalablement établis qui fondent la présente mission.
Signalons également que des dossiers concernant la présente gestion de 2015 nous sont tout le temps réclamés, alors qu’ils n’ont pas encore fait l’objet de traitement par les services budgétaires et comptables du COUD.
Tout en vous souhaitant une bonne réception, je vous prie Madame, de croire en mes salutations les meilleures.