Après une alternance politique difficile, précédée de plusieurs années de
gouvernance autoritaire, les nouvelles autorités de la Gambie ambitionnent
de donner un souffle nouveau à l’économie du pays, avec comme priorité de
faire du tourisme un levier important du développement du pays. Un pari
difficile mais réalisable au vu du potentiel touristique de la Gambie.
Avec quelque 150.000 touristes par an, bien loin derrière le voisin
sénégalais qui enregistre chaque année le million de visiteurs, la Gambie demeure tout de même un
des pôles touristiques les plus importants de l’Afrique de l’Ouest. Plages
au sable fin, paysages magnifiques, mais aussi une merveilleuse histoire
coloniale à raconter, ce petit pays (11 300 km2) de près d’environ
1.991.000 habitants a tout pour séduire les touristes. De Serekunda en
passant par Kotu, Bjilio, Fajara, Bakau, Brufut, l’île James… un séjour
touristique dans le pays nous réserve bien de surprises agréables avec un
soleil au rendez-vous plusieurs mois d’année.
C’est donc sans surprise que les nouvelles autorités misent sur ce secteur
et l’ensemble des services qui y sont liés pour relancer son économie. Il
faut dire que depuis les années 60 que la Gambie s’est démarquée comme une
destination prisée par les touristes, notamment venant de l’Europe. Sur ce
plan, le pays est plutôt une aubaine, car se situant à moins de 3 heures de
vols de certaines capitales
européennes. Selon Guillaume Pepin, Directeur Afrique de l’Ouest de la
plateforme de voyage Jumia Travel, « Avec sa stabilité actuelle, la Gambie
connaît un retour important de touristes européens qui avaient quelque peu
déserté la destination. C’est un nouveau visage qui séduit, et les
autorités qui ambitionnent de faire de ce secteur un levier de croissance
économique doivent en profiter en mettant l’accent sur la promotion de ses
atouts touristiques. La Gambie a également l’avantage d’être pour certains
un prolongement du Sénégal, donc elle devrait profiter de ce positionnement
pour attirer également les touristes venant au Sénégal pour une continuité
de l’offre, car ces deux pays ont beaucoup de choses en commun».
Selon le ministère gambien du tourisme, le secteur emploie environ 10.000
personnes et représente plus de 15% du Produit intérieur brut (PIB) du
pays. Un taux bien au-dessus de celui de plusieurs pays africains.
Pour attirer davantage de visiteurs et hisser le tourisme au rang de
moteurs de l’économie, de nombreux défis doivent être relevés.
Tout d’abord, côté image. Malgré son énorme potentiel et son histoire
coloniale, l’image du pays, en la matière, est plutôt salie par un tourisme
sexuel qui s’est développé dans de nombreux sites touristiques de la
Gambie, ce qui représente un défi majeur à surmonter. Il est important pour
les autorités de prendre des dispositions pour que le pays puisse jouir
d’une image reluisante, car le développement du tourisme est avant tout une
question d’images.
Il y a également le défi des infrastructures. A l’instar de nombreux pays
africains qui ont traversé de nombreux tumultes, engendrés par des
dictatures, tout reste à construire. La Gambie, est considérée comme l’un
des pays les plus pauvres du continent où de nombreuses infrastructures de
base sont souvent absentes dans de grands centres urbains. Mais impossible
ne semble pas être le nouveau langage des autorités gambiennes.
Ismael Cabral Kambell