Le Parlement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a achevé, ce mardi, l’examen du projet de budget communautaire pour l’année 2026, au terme de plusieurs jours de travaux consacrés à la deuxième session ordinaire de l’institution.
Dans un contexte régional marqué par l’insécurité, les tensions politiques et les attentes croissantes des populations, les députés ont finalement émis un avis favorable, même si de nombreuses préoccupations ont ponctué les débats.
Un budget en recul dans une période de fragilités régionales
Le projet de budget pour 2026 s’établit à 411 724 082 UC, soit une baisse de 2,87 % par rapport au budget consolidé de 2025, qui atteignait 423 889 851 UC.
Cette diminution de près de 12,2 millions d’unités de compte intervient au moment où les États membres font face à des défis sécuritaires persistants et à une pression financière généralisée.
Pour plusieurs parlementaires, cette contraction budgétaire rappelle l’urgence d’une gestion plus rigoureuse des ressources, tout en assurant la continuité des programmes communautaires.
Quatre axes prioritaires pour 2026
Les documents présentés au Parlement définissent quatre grandes orientations qui structureront l’action de la CEDEAO en 2026 :
- Consolidation de la paix et de la sécurité régionales, dans un environnement toujours marqué par les attaques terroristes et l’instabilité politique.
- Approfondissement de l’intégration communautaire, notamment à travers la libre circulation, les infrastructures et l’harmonisation des politiques publiques.
- Promotion de la bonne gouvernance, avec un accent sur la transparence institutionnelle et le respect des normes démocratiques.
- Soutien à un développement inclusif et durable, afin de garantir que les populations ressentent les bénéfices concrets de l’intégration régionale.
Ces priorités traduisent la volonté de l’institution de rester fidèle à son mandat, tout en s’adaptant aux réalités du terrain.
Un vote positif, mais accompagné de fortes attentes
Au cours des échanges, plusieurs députés ont exprimé des critiques sur :
- les délais jugés trop courts pour examiner en profondeur un document aussi stratégique ;
- le manque de précision de certaines orientations programmatiques ;
- la nécessité d’assainir davantage les finances communautaires, afin d’éviter les retards structurels dans l’exécution des projets.
De nombreux élus ont également insisté sur l’importance de renforcer la transparence dans la gestion des fonds et de respecter strictement le calendrier budgétaire, estimant que ces éléments sont essentiels pour restaurer la confiance des citoyens et des partenaires internationaux.
Un signal politique pour 2026
Malgré ces réserves, le Parlement a donné son feu vert, permettant à la CEDEAO d’engager sans délai la mise en œuvre de ses programmes pour l’année 2026.
Un vote qui, selon plusieurs observateurs, traduit le souci des députés de ne pas bloquer la machine communautaire, tout en rappelant la nécessité d’améliorer les méthodes de travail et la gouvernance financière.






























