Après sept mois sans contact direct, les ministres de la Défense américain et russe ont eu « une conversation constructive ». Cet échange se produit alors que les Etats-Unis accusent la Russie d’avoir déployé quatre avions de combat au sol, en Syrie.
Moscou et Washington sont prêts à avancer sur la questions syrienne. Les deux pays ont ouvert un dialogue militaire sur la situation en Syrie vendredi, alors que la Russie continue de renforcer son dispositif militaire dans le pays en guerre.
Un responsable américain a indiqué que quatre avions de combat russes ont été déployés en Syrie dans la province de Lattaquié, le fief de Bachar al-Assad que Moscou soutient, mais dont Washington ne cesse de demander le départ. Les ministres de la Défense américain Ashton Carter et russe Sergueï Choïgou n’avaient encore jamais eu de contact direct depuis février 2015, date de l’entrée en fonction du responsable américain.
Russie et Etats-Unis, une conversation « constructive »
Leur conversation a été « constructive », selon le porte-parole du Pentagone, Peter Cook. « Leurs deux points de vue sont proches voire identiques sur la plupart des problèmes évoqués », a déclaré de son côté le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov, cité par l’agence officielle TASS. Sergueï Choïgou et Ashton Carter ont convenu de poursuivre leurs discussions sur la Syrie et la lutte contre le groupe Etat islamique, ont déclaré leurs porte-paroles respectifs.
Le Pentagone a expliqué également qu’il s’agissait notamment de prévoir des mécanismes d’échanges d’informations sur les activités militaires sur place, pour éviter tout incident.
Moscou envisage d’envoyer des troupes en Syrie
Quelques heures auparavant, le Kremlin avait déclaré que Moscou serait prête à étudier l’envoi de troupes en Syrie si le président Bachar al-Assad en fait la demande. « Mais il est difficile de parler de cela alors que cela reste hypothétique », avait aussitôt ajouté le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, ne donnant aucune précision sur les conditions de l’éventuel déploiement de ces soldats.
Jeudi soir, le chef de la diplomatie syrienne Walid Mouallem a déclaré que « jusqu’à présent, il n’y a pas de combats communs sur le terrain avec les forces russes, mais si nous en avons besoin, nous étudierons [cette possibilité] et ferons une demande ».
« Lorsque cela sera nécessaire, il n’y a rien qui puisse empêcher cette coopération » avec les Russes, a-t-il ajouté dans une interview à la télévision d’Etat. Le président Vladimir Poutine avait néanmoins affirmé début septembre qu’il était « prématuré » de parler d’un engagement militaire de la Russie en Syrie pour lutter contre l’organisation État islamique (EI).
Hélicoptères, chars et véhicules blindés déployés
Depuis plusieurs jours, Washington accuse Moscou d’augmenter le nombre des troupes russes en Syrie, notamment à Lattaquié où des responsables américains estiment que la Russie est en train d’établir une « base aérienne avancée ».
Selon le Pentagone, les Russes ont déjà déployé sur place au moins quatre hélicoptères militaires, sept chars, une dizaine de véhicules blindés de transport de troupes. La Russie n’est officiellement présente en Syrie qu’à Tartous, port méditerranéen et autre fief de Bachar al-Assad. Moscou a appelé à plusieurs reprises la coalition internationale menée par les Etats-Unis à se concerter et à coopérer avec l’armée syrienne.
Source l’expess