La Cour de cassation du Niger a jugé mercredi « irrecevable » la demande de liberté provisoire de Hama Amadou, opposant et candidat à la présidentielle de l’an prochain, écroué depuis trois semaines pour son implication dans une très sensible affaire de trafic présumé de bébés, ont indiqué ses avocats.
Les avocats avaient plaidé le 2 décembre devant la Cour pour la mise en liberté provisoire de leur client.
« La Cour a dit que la demande de liberté provisoire de Hama Amadou est +irrecevable+. Nous attendons de savoir pourquoi c’est irrecevable », a déclaré Me Niandou Karimou à la presse.
La Cour a dit qu' »on doit aller devant le juge du fond » donc « nous attendons d’avoir (son) arrêt en main pour savoir quel est le juge du fond que la Cour de cassation va nous désigner », a expliqué Me Souley Oumarou, un autre avocat de M. Amadou.
Lors de l’audience du 2 décembre, le parquet avait estimé que la demande était « irrecevable », selon une source proche du dossier.
Hama Amadou, candidat à la présidentielle au Niger dont le premier tour, couplé à des législatives, est prévu le 21 février 2016, a été arrêté le 14 novembre à sa descente d’avion à Niamey à son retour au Niger après un an d’exil en France suite à sa mise en cause dans le trafic présumé de bébés avec le Nigeria.
Il est écroué depuis son arrestation dans une prison à Filingué au nord-est de la capitale.
« Je pense qu’à l’instar des personnes impliquées et remises en liberté provisoire, Hama Amadou va profiter des mêmes dispositions de la loi », a espéré Me Souleyn malgré le refus de la cour de cassation.
Une vingtaine de personnes dont Abdou Labo, un ex-ministre proche du régime et autre candidat à la présidentielle, ont été incarcérées durant des mois pour la même affaire avant de bénéficier de la liberté provisoire.
Opposant au président Mahamadou Issoufou, Hama Amadou a quitté le Niger fin août 2014 après que les députés eurent autorisé son audition par la justice dans l’affaire de trafic de bébés. Il a toujours dénoncé un « dossier politique » visant à « l’écarter de la présidentielle », alors que le gouvernement parle d’un « dossier de droit commun ».