Une occasion pour Ibrahima Badiane, coordonnateur de la coalition, d’annoncer un taux national de 72,6% de retrait des cartes d’électeurs, suite à la refonte partielle du fichier électoral.
La distribution des cartes d’électeurs est l’un des sujets de campagne de certains candidats aux législatives du 30 juillet, qui estiment que le régime procède à leur rétention. Pour mettre fin à ces polémiques, la coalition Benno Siggil Sénégal a fait face à la presse, hier, pour s’adresser à l’opinion dans le but de lui apporter les clarifications nécessaires. « La distribution des cartes d’électeurs s’est faite au fur et à mesure des inscriptions sur les listes électorales. Sur plus de 6 millions d’inscrits, 4,5 millions de cartes ont été distribuées à la date du 21 juillet 2017, soit un taux de 72,6%. Ce qui est très appréciable étant entendu qu’il n’y a jamais eu plus de 70% de taux de participation à une élection pendant ces dernières années. Ce taux n’est pas uniforme car, dans certains endroits, il est presque à 80%, a fait savoir M. Ibrahima Badiane, le coordinateur de Benno Siggil Sénégal (Bss).
Selon le coordonnateur de Bss, en 2004, la date de clôture des inscriptions a été prorogée à quatre reprises et malgré cela, cette refonte n’avait permis d’enrôler que 5 millions d’électeurs, là où en cinq mois (décembre 2016-avril 2017), plus de six millions d’électeurs ont été inscrits. Il s’y ajoute qu’après 18 mois de production et de distribution de cartes d’électeurs en 2006, il en restait plus de 400 mille non retirées. « J’ai obtenu ces chiffres auprès de la direction de l’automatisation du fichier électoral chargée de la production des cartes d’identité numériques CEDEAO dont le processus de fabrication a été lancé en octobre 2016 au Sénégal », a-t-il justifié
Pour le coordonnateur, malgré cette prouesse du ministère de l’Intérieur et de ses services pendant les inscriptions par rapport à 2004-2006, et les efforts consentis par la Direction de l’automatisation du fichier, il est à craindre, comme en 2006, pour des raisons diverses, qu’il subsiste des cartes non retirées. « compte tenu des appels à la résistance et des suspicions de l’opposition, Benno Siggil Sénégal, qui avait porté en 2012 la candidature de Moustapha Niasse à la présidentielle avant de soutenir Macky Sall au second tour, demande qu’il soit offert aux électeurs n’ayant pas retiré leur carte la possibilité de voter s’ils se présentent munis d’une pièce d’identité (permis de conduire, passeport, carte d’identité numérisée) et d’un récépissé d’inscription et où de l’ancienne carte d’électeur », a laissé entendre M. Badiane, précisant qu’à la seule condition que leurs prénoms et nom figurent sur les registres d’émargement. Un tel sacrifice est nécessaire pour permettre à notre pays de sortir de cette situation, d’éloigner le danger qui le guette et de lui éviter une confrontation inutile, puisque périlleuse.
Ainsi, au vu de l’enjeu du scrutin du 30 juillet prochain, Bss appelle l’ensemble des acteurs politiques, la société civile ainsi que le peuple souverain à explorer toutes les issues possibles pour faire baisser la tension ambiante, ramener la paix, la sérénité, afin d’avoir des élections apaisées dont les résultats seront acceptés par les acteurs.
Assane Diop