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Sénégal: zizanie à l’Assemblée nationale

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Des cris, des insultes, des chahuts. Pour son premier passage de l’année à l’Assemblée nationale hier, le gouvernement a eu droit à une séance mouvementée. En effet, les députés du Pds et de ses alliés ont longuement perturbé la séance jusqu’à indisposer l’assistance. La solennité de la salle plénière de l’Assemblée nationale a été mise à dure épreuve hier lors du passage du gouvernement dans le cadre de la rubrique «Ques­tions d’actualité». Courant toujours après la reconnaissance de son groupe parlementaire, des députés n’ont trouvé mieux que de perturber une bonne partie de la séance. Il est 17 heures lorsque Moustapha Niasse se présente au perchoir. Après avoir défini le protocole, il ouvre la séance pour donner la parole à son camarade de parti, le député Mohamed Khoureychi Niasse. Il est coupé par la députée libérale Aïda Mbodj : «M. le président, je voudrais poser une question.» La réponse de Niasse est sans équivoque : «Non, le Règlement intérieur ne vous le permet pas. Je suis désolé.» Et comme s’ils se sont passé le mot, Me El Hadji Diouf, Lamine Thiam, Mamadou Diop Decroix, Thierno Bocoum, arborant tous des foulards rouges, entrent dans la danse.

Tous debout, ils vocifèrent à haute voix. «Non à une As­semblée clandestine ! Nous avons des questions ! Non au recul de la démocratie, Halte au parti unique !», hurlent-ils sous le regard impuissant de l’assistance. Ne se sentant nullement concerné, Modou Diagne Fada discute avec Fatou Thiam. Les questions que devaient poser le député de Benno bokk yaakaar, Ibrahima Baba Sall sont confondues par les complaintes des opposants. L’atmosphère est électrique. Le spectacle indescriptible. Le Premier ministre Mahammad Boun Abdallah Dionne en simple spectateur, comme ses ministres. C’est l’indignation totale dans la salle. «On comprend votre combat. Mais chaque chose en son temps», calme le Premier ministre. Finalement , après une vingtaine de minutes passées à perturber, les opposants vont quitter les lieux. Et la séance peut reprendre avec des questions-réponses au Premier ministre.