De nouvelles accusations d’abus sexuels visent des casques bleus et des soldats français en Centrafrique.
Des actes “révoltants et méprisables”
Plus d’une centaine de victimes présumées a été interrogée par l’ONU. Il s’agit en majorité de mineures qui mettent en cause les soldats français de la force Sangaris mais aussi les contingents burundais et gabonais de la Minusca, la mission de l’Onu en Centrafrique.
“Ils ont plongé au coeur des ténèbres”
Certains militaires auraient notamment forcé des jeunes filles à avoir des relations sexuelles avec des animaux, d’où l’indignation de Ban Ki-moon et de son porte-parole, Stephane Dujarric.
“Les interventions de la communauté internationale ont aidé à sauver la République de Centrafrique d’un sort indicible”, a estimé ce dernier. “Toutefois, nous devons affronter le fait qu’un nombre de soldats envoyés là-bas pour protéger la population a, au contraire, plongé au coeur des ténèbres. Ces crimes ont suppuré dans le silence. C’est pourquoi le secrétaire général lève le voile sur ces cas d’abus sexuels allégués qui sont révoltants et méprisables”, a-t-il ajouté.
L’impuissance de l’ONU
La France a promis de faire “toute la lumière” sur ces allégations de viols. Car seuls les pays d’origine des soldats accusés peuvent les sanctionner pénalement.
Certains soldats de la force Sangaris faisaient déjà l’objet d’une enquête de la justice française pour d’autres cas présumés de viols en Centrafrique.
S’attaquant pour la première fois à ce fléau, le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté avec difficulté une résolution qui prévoit de rapatrier des contingents entiers de Casques bleus en cas de soupçon de viols ou d’abus.
Le retrait annoncé de la force Sangaris courant 2016
La France va mettre fin à son opération militaire en Centrafrique dans le courant de l’année, a annoncé le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian. Le mandat de la force Sangaris s’achève en juin. Elle est présente dans le pays depuis décembre 2013 pour stopper les massacres intracommunautaires.
2500 hommes ont été déployés au plus fort des violences. Aujourd’hui, le contingent français compte 900 hommes, à Bangui et à Sibut. Il devrait être réduit à 300 mi-2016.
Les soldats français doivent passer le relais aux 12 000 soldats et policiers de la Minusca.