Le jugement de Pape Djiby Yade qui a comparu hier devant la Chambre criminelle de Diourbel a été renvoyé à la prochaine session à cause de l’absence de la partie civile. Le natif de Keur Aliou Diouf dans la commune de Ngogom, situé dans le département de Bambey, devait être jugé pour le meurtre de Moustapha Thiaw.
Pape Djiby Yade devra attendre la prochaine session de la Chambre criminelle du Tribunal de grande instance de Diourbel pour connaître le sort qui lui sera réservé. Et pour cause, son dossier qui devait être évoqué a été renvoyé. La faute à Dame justice qui n’a pas remis à Pape Mbaye, la partie civile, la citation comme témoin dans cette affaire où son parent Moustapha Thiaw a perdu la vie. Un huissier de justice qui a son étude à Thiès a été commis pour remettre la citation à Pape Mbaye qui habite le quartier Randoulène Nord de la Cité du Rail. Ce qui n’a pas été fait. Ce manquement n’est pas du goût du conseil de Pape Djiby Yade. Me Assane Dioma Ndiaye, en colère, dénonce : «Il y a un an que mon client a été renvoyé devant la Cour d’assises de Thiès. Entre-temps, la réforme sur la carte judiciaire est intervenue. Les Cours d’assises avaient été supprimées et il n’avait pas été jugé. Il subit aujourd’hui deux renvois.» Dépité par cette situation, l’avocat qui a fait du respect des droits de l’Homme son cheval de bataille râle ferme : «Nous avons estimé que cela violait fondamentalement ses droits. Et surtout le droit d’être jugé dans un délai raisonnable. Nous avions estimé qu’il a fait 5 ans de détention provisoire, qu’il est présumé innocent, présente toutes les garanties de représentation en justice et que sa mise en liberté provisoire ne pouvait poser aucun problème surtout qu’il n’y a aucun risque de réitération des faits ou de trouble à l’ordre public.» Mais le juge n’a pas accepté la demande de liberté provisoire qu’il avait introduite. Cela lui permet de glisser sur un autre terrain. Il dit : «Vous avez entendu la motivation de la Chambre, mais cela pose la question du systématisation de la détention au Sénégal. Vous avez entendu le ministre de la Justice dire qu’il va se réunir avec les parquetiers du Sénégal pour demander qu’on délivre moins de mandats de dépôt. Aujourd’hui, les prisons sont surpeuplées et avec la prolifération des mandats de dépôt, avec la systématisation de la détention comme principe et de la liberté comme exception, ce qui est contraire à la philosophie du Code de procédure pénale, la situation carcérale du Sénégal est explosive. La Constitution dit que la personne doit être jugée dans les délais raisonnables.»
Pape Djiby Yade avait, le 17 octobre 2011, pris en location la moto que conduisait le défunt Moustapha Thiaw. Après une course dans le monde rural de Bambey, le carburant était épuisé. Pape Djiby Yade, vendeur de pastèques au moment des faits, et le regretté se sont bagarrés jusqu’à ce que le second perde la vie. Dénoncé par Serigne Sarr, son oncle, le présumé meurtrier Pape Djiby Yade marié, père de deux enfants, né en 1983 à Keur Aliou Diouf dans la commune de Ngogom, a été appréhendé par la gendarmerie de Bambey le 18 octobre 2011. Dans les objets retrouvés et scellés, il y a, renseigne une source proche du milieu judiciaire, «un poignet noir portant les initiales TDS, une lame de couteau maculée de sang, un fourreau noir, un bonnet noir de la victime et des paires de sandales, un pantalon noir, un tee-shirt de couleur verte, une paire de chaussures plastiques».
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